FORMES et PRÉSENTATIONS |
COMPOSITION |
p cp | |
Morphine sulfate | 10 mg |
ou | 20 mg |
(sous forme de morphine : 7,5 mg/cp à 10 mg ; 15 mg/cp à 20 mg) |
INDICATIONS |
POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION |
- Posologie initiale :
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- Adulte : En règle générale, la dose journalière de départ est de 10 mg toutes les 4 heures, soit 60 mg par jour.
- Patients fragiles : Toutes les posologies sont réduites de moitié et/ou espacées de 6 à 8 heures (patient très âgé, insuffisant rénal ou hépatique…).
- Sujet très âgé : Il convient de débuter le traitement avec une posologie de l’ordre de 2,5 à 5 mg de morphine orale LI (libération immédiate) 4 à 6 fois par jour, soit 10 à 30 mg par jour.
- Enfant : La dose journalière de départ est de 1 mg/kg et par jour.
- Insuffisant rénal : Les doses seront également réduites par rapport à un sujet à fonction rénale normale et ajustées selon les besoins du patient.
- Adulte : En règle générale, la dose journalière de départ est de 10 mg toutes les 4 heures, soit 60 mg par jour.
- Si le traitement morphinique nécessite d’être poursuivi plusieurs semaines, la prescription de morphine LI peut être relayée par de la morphine LP (libération prolongée) à dose journalière équivalente.
- Adaptation posologique :
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- Fréquence de l’évaluation : Il ne faut pas s’attarder sur une posologie qui s’avère inefficace. Le patient doit donc être vu de manière rapprochée principalement à l’instauration du traitement, tant que la douleur n’est pas contrôlée.
- Adaptation posologique :
Si la douleur n’est pas contrôlée, la dose unitaire de morphine LI peut être augmentée de 25 à 50 %, selon l’âge et l’état physiologique du patient. - En cas d’insuffisance de soulagement, le malade peut avoir recours à une interdose toutes les heures sans dépasser 4 prises successives en 4 heures.
- Si le patient utilise régulièrement plus de 3 ou 4 interdoses réparties dans la journée, ces doses supplémentaires doivent être intégrées dans la posologie totale quotidienne de morphine LI, sans attendre plus de 48 heures.
- Dans ces processus d’ajustement des doses, il n’y a pas de limite supérieure tant que les effets indésirables peuvent être contrôlés.
- Correspondance entre les différentes voies d’administration :
La posologie varie selon la voie d’administration. - Par rapport à la voie orale, la posologie par voie intraveineuse doit être divisée par trois et la posologie par voie sous-cutanée doit être divisée par deux.
- Le passage d’une voie d’administration à une autre doit tenir compte de ces coefficients afin de maintenir la même quantité de morphine biodisponible.
- En cas de relais d’une forme orale à libération immédiate par une forme orale à libération prolongée, la posologie quotidienne sera inchangée.
- Fréquence de l’évaluation : Il ne faut pas s’attarder sur une posologie qui s’avère inefficace. Le patient doit donc être vu de manière rapprochée principalement à l’instauration du traitement, tant que la douleur n’est pas contrôlée.
Mode d’administration :
Voie orale.
- Les comprimés sont sécables. Ils doivent être avalés tels quels, avec une petite quantité de boisson.
- Avec les formes à libération immédiate, la dose journalière totale est généralement répartie en 6 prises, le plus souvent équivalentes, à 4 heures d’intervalle.
- On peut également utiliser cette forme comme dose supplémentaire en cas d’accès douloureux non contrôlé par un traitement de fond (par exemple, morphine à libération prolongée).
CONTRE-INDICATIONS |
- Absolues :
-
- Hypersensibilité à la morphine ou à l’un des constituants du produit.
- Enfant de moins de 6 ans (car la prise de comprimés nécessite la maîtrise du carrefour oropharyngé).
- Insuffisance respiratoire décompensée (en l’absence de ventilation artificielle).
- Insuffisance hépatocellulaire sévère (avec encéphalopathie).
- En aigu, traumatisme crânien et hypertension intracrânienne en l’absence de ventilation contrôlée.
- Épilepsie non contrôlée.
- Buprénorphine, nalbuphine et pentazocine (cf Interactions).
- Allaitement, en cas d’instauration ou de poursuite, après la naissance, d’un traitement au long cours.
- Hypersensibilité à la morphine ou à l’un des constituants du produit.
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D’EMPLOI |
Mises en garde :
Dans le contexte du traitement de la douleur, l’augmentation des doses, même si celles-ci sont élevées, ne relève pas le plus souvent d’un processus d’accoutumance.
Une demande pressante et réitérée nécessite de réévaluer fréquemment l’état du patient. Elle témoigne le plus souvent d’un authentique besoin en analgésique, à ne pas confondre avec un comportement addictif.
En cas de traitement prolongé par la morphine, l’arrêt brutal entraîne un syndrome de sevrage, caractérisé par les symptômes suivants : anxiété, irritabilité, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, crampes abdominales, diarrhées, arthralgies.
On évitera l’apparition de ce syndrome de sevrage par une diminution progressive des doses.
La morphine est un stupéfiant pouvant donner lieu à une utilisation détournée (mésusage) : dépendance physique et psychique peuvent alors s’observer, ainsi qu’une tolérance (accoutumance) se développant à la suite d’administrations répétées.
Des antécédents de toxicomanie permettent toutefois la prescription de morphine si celle-ci apparaît indispensable au traitement de la douleur.
Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp, ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).
Comprimé à 20 mg : ce médicament contient un agent colorant azoïque (E 110 jaune orangé S) et peut provoquer des réactions allergiques.
Précautions d’emploi :La morphine doit être utilisée avec précaution dans les cas suivants :
- Insuffisance rénale : L’élimination rénale de la morphine, sous la forme d’un métabolite actif, impose de débuter le traitement à posologie réduite, en adaptant par la suite, comme chez tout patient, les doses ou la fréquence d’administration à l’état clinique.
- Lorsque l’étiologie de la douleur est traitée simultanément : Il convient alors d’adapter les doses de morphine aux résultats du traitement appliqué.
- Chez l’insuffisant respiratoire non décompensé :
La fréquence respiratoire sera surveillée attentivement. La somnolence constitue un signe d’appel d’une décompensation. - Il importe de diminuer les doses de morphine lorsque d’autres traitements antalgiques d’action centrale sont prescrits simultanément, car cela favorise l’apparition brutale d’une insuffisance respiratoire.
- Chez l’insuffisant hépatique : L’administration de morphine doit être prudente et accompagnée d’une surveillance clinique.
- Chez les personnes âgées et très âgées :
Leur sensibilité particulière aux effets antalgiques, mais aussi aux effets indésirables centraux (confusion) ou digestifs, associée à une baisse physiologique de la fonction rénale, doit inciter à la prudence, en réduisant notamment la posologie initiale (cf Posologie/Mode d’administration). - Une pathologie urétroprostatique ou vésicale, fréquente dans cette population, expose au risque de rétention urinaire.
- Les coprescriptions de traitements psychotropes, dépresseurs du SNC, ou avec un effet anticholinergique, augmentent la survenue d’effets indésirables.
- Constipation : Il est impératif de s’assurer de l’absence de syndrome occlusif avant de mettre en route le traitement. La constipation est un effet indésirable connu de la morphine. Un traitement préventif doit être systématiquement prescrit.
- Hypertension intracrânienne : En cas d’augmentation de la pression intracrânienne, l’utilisation de la morphine au cours des douleurs chroniques devra être prudente.
- Troubles mictionnels : Il existe un risque de dysurie ou de rétention d’urine, principalement avec les voies intrathécale et péridurale.
- Sportifs : L’attention des sportifs doit être attirée sur le fait que cette spécialité contient de la morphine et que ce principe actif est inscrit sur la liste des substances dopantes.
INTERACTIONS |
Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s’agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide. Contre-indiquées :
- Morphiniques agonistes-antagonistes (buprénorphine, nalbuphine, pentazocine) : diminution de l’effet antalgique ou antitussif, par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage.
Déconseillées :
- Naltrexone : risque de diminution de l’effet antalgique. Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.
- Consommation d’alcool : majoration par l’alcool de l’effet sédatif de ces substances. L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l’utilisation de machines. Éviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l’alcool.
Nécessitant des précautions d’emploi :
- Rifampicine : diminution des concentrations plasmatiques et de l’efficacité de la morphine et de son métabolite actif. Surveillance clinique et adaptation éventuelle de la posologie de la morphine pendant le traitement par la rifampicine et après son arrêt.
A prendre en compte :
- Autres analgésiques morphiniques agonistes (alfentanil, codéine, dextromoramide, dextropropoxyphène, dihydrocodéine, fentanyl, oxycodone, péthidine, phénopéridine, rémifentanil, sufentanil, tramadol) ; antitussifs morphine-like (dextrométhorphane, noscapine, pholcodine) ; antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine) ; barbituriques ; benzodiazépines et apparentés : risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
- Autres médicaments sédatifs : majoration de la dépression centrale. L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l’utilisation de machines.
GROSSESSE et ALLAITEMENT |
Les études effectuées chez l’animal ont mis en évidence un effet tératogène de la morphine.
En clinique, aucun effet malformatif particulier de la morphine n’est apparu à ce jour. Toutefois, seules des études épidémiologiques permettraient de vérifier l’absence de risque.
Des posologies élevées, même en traitement bref juste avant ou pendant l’accouchement, sont susceptibles d’entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né. Par ailleurs, en fin de grossesse, la prise chronique de morphine par la mère, et cela quelle que soit la dose, peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage chez le nouveau-né. Dans ces conditions d’utilisation, une surveillance néonatale sera envisagée.
En conséquence, sous réserve de ces précautions, la morphine peut être prescrite si besoin au cours de la grossesse.
Allaitement :
- Une dose unique apparaît sans risque pour le nouveau-né.
- En cas d’administration répétée sur quelques jours, suspendre momentanément l’allaitement.
- En cas d’instauration ou de poursuite, après la naissance, d’un traitement au long cours, l’allaitement est contre-indiqué.
CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES |
EFFETS INDÉSIRABLES |
- sédation, excitation, cauchemars, plus spécialement chez le sujet âgé, avec éventuellement hallucinations ;
- dépression respiratoire avec, au maximum, apnée ;
- augmentation de la pression intracrânienne, qu’il convient de traiter dans un premier temps ;
- dysurie et rétention urinaire en cas d’adénome prostatique ou de sténose urétrale ;
- prurit et rougeur ;
- syndrome de sevrage à l’arrêt brutal de ce médicament : bâillements, anxiété, irritabilité, insomnie, frissons, mydriase, bouffées de chaleur, sudation, larmoiement, rhinorrhée, nausées, vomissements, anorexie, crampes abdominales, diarrhées, myalgies, arthralgies ;
- chez les sujets âgés ou insuffisants rénaux, risque exceptionnel d’apparition de myoclonies en cas de surdosage ou d’augmentation trop rapide des doses.
SURDOSAGE |
- Symptômes :
- La somnolence constitue un signe d’appel précoce de l’apparition d’une dépression respiratoire. Myosis extrême, hypotension, hypothermie, coma sont également observés.
- Conduite d’urgence :
-
- Stimulation-ventilation assistée, avant réanimation cardiorespiratoire en service spécialisé.
- Traitement spécifique par la naloxone : Mise en place d’une voie d’abord avec surveillance pendant le temps nécessaire à la disparition des symptômes.
- Chez les sujets physiquement dépendants à la morphine, la naloxone doit être administrée avec précaution, car elle peut provoquer une réversion brutale ou totale des effets opioïdes, et provoquer des douleurs ou un syndrome de sevrage aigu.
- Stimulation-ventilation assistée, avant réanimation cardiorespiratoire en service spécialisé.
PHARMACODYNAMIE |
Classe pharmacothérapeutique : Analgésique opioïde (code ATC : N02AA01 ; N : système nerveux central).
- Action sur le système nerveux central :
- La morphine est dotée d’une action analgésique dose-dépendante. Elle peut agir sur le comportement psychomoteur et provoquer, selon les doses et le terrain, sédation ou excitation. Sur les centres respiratoires et celui de la toux, la morphine exerce, dès les doses thérapeutiques, une action dépressive. Les effets dépresseurs respiratoires de la morphine s’atténuent en cas d’administration chronique. L’action de la morphine sur le centre du vomissement (via la zone chémoréceptrice, stimulable notamment par la douleur et le centre cochléovestibulaire), et sur la vidange gastrique (cf infra) lui confère des propriétés émétisantes variables.
- La morphine provoque enfin un myosis d’origine centrale.
- Action sur le muscle lisse :
- La morphine diminue le tonus et le péristaltisme des fibres longitudinales et augmente le tonus des fibres circulaires, ce qui provoque un spasme des sphincters (pylore, valvule iléocæcale, sphincter anal, sphincter d’Oddi, sphincter vésical).
PHARMACOCINÉTIQUE |
Il s’agit d’une forme à libération immédiate.
- Absorption :
- L’effet de premier passage hépatique est supérieur à 50 %.
- La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie sous-cutanée est de 50 %.
- La biodisponibilité des formes orales par rapport à celles administrées par voie intraveineuse est de 30 %.
- Distribution :
- Après absorption, la morphine est liée aux protéines plasmatiques dans la proportion de 30 %.
- Métabolisme :
- La morphine est métabolisée de façon importante en dérivés glucuronoconjugués qui subissent un cycle entérohépatique. Le 6-glucuronide est un métabolite environ 50 fois plus actif que la substance mère. La morphine est également déméthylée, ce qui conduit à un autre métabolite actif, la normorphine.
- Élimination :
- L’élimination des dérivés glucuronoconjugués se fait essentiellement par voie urinaire, à la fois par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire.
- L’élimination fécale est faible (< 10 %).
PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE |
AMM | 3400933479978 (1999 rév 10.07.2007) 10 mg. |
3400933480059 (1999 rév 09.07.2007) 20 mg. |
Prix : | 3.19 euros (14 comprimés à 10 mg). |
5.42 euros (14 comprimés à 20 mg). | |
Remb Séc soc à 65 %. Collect. |
MUNDIPHARMA
2, rue du Docteur-Lombard
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