FORMES et PRÉSENTATIONS |
COMPOSITION |
p gélule | |
Spironolactone (DCI) micronisée | 50 mg |
ou | 75 mg |
INDICATIONS |
- oedème et ascite de l’insuffisance cardiaque,
- ascite cirrhotique,
- syndrome néphrotique,
- oedème cyclique idiopathique.
POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION |
- Traitement de l’hyperaldostéronisme : le traitement usuel est de 300 mg par jour. Les doses seront adaptées en fonction de la réponse du malade.
- Hypertension artérielle essentielle : la dose initiale est de 50 mg par jour. Après 6 à 8 semaines de traitement, cette posologie sera augmentée si nécessaire à 75 mg par jour, voire, après un nouveau palier de 6 à 8 semaines, à 100 mg par jour. A chaque étape, en cas de contrôle tensionnel insuffisant, comme alternative à l’augmentation posologique, un autre antihypertenseur pourra être associé.
- État oedémateux et ascite de l’insuffisance cardiaque : la spironolactone peut être administrée seule ou associée à un autre diurétique. La dose habituelle quotidienne est de 50 à 100 mg en continu.
- Dans les cas sévères, la posologie peut être augmentée jusqu’à 300 mg, la dose d’entretien se situant entre 50 à 150 mg par jour.
- Ascite cirrhotique :
- traitement d’attaque : 200 à 300 mg par jour,
- traitement d’entretien : 50 à 150 mg par jour.
- traitement d’attaque : 200 à 300 mg par jour,
- Syndromes néphrotiques : la dose moyenne est de 50 à 150 mg par jour.
- Chez l’enfant : 2 mg/kg en moyenne par 24 heures.
- OEdèmes cycliques idiopathiques : 150 à 300 mg par jour au moment des poussées, puis 50 à 100 mg par jour en traitement d’entretien.
- Myasthénie : 50 à 300 mg par jour en moyenne.
CONTRE-INDICATIONS |
- Absolues :
-
- Insuffisance rénale sévère ou aiguë, notamment : anurie, dysfonctionnement rénal à évolution rapide.
- Hyperkaliémie.
- Stade terminal de l’insuffisance hépatique.
- Hypersensibilité à la spironolactone.
- Autres diurétiques hyperkaliémiants, sels de potassium (sauf en cas d’hypokaliémie) : cf Interactions.
- Insuffisance rénale sévère ou aiguë, notamment : anurie, dysfonctionnement rénal à évolution rapide.
- Relatives :
-
- Chez le cirrhotique quand la natrémie est inférieure à 125 mmol/l et chez le sujet susceptible de présenter une acidose.
- Chez le cirrhotique quand la natrémie est inférieure à 125 mmol/l et chez le sujet susceptible de présenter une acidose.
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D’EMPLOI |
- Hyperkaliémie :
- Toute prescription d’un médicament agissant sur le système rénine-angiotensine-aldostérone est susceptible de provoquer une hyperkaliémie. Ce risque, potentiellement mortel, est majoré chez les sujets âgés, les insuffisants rénaux et les diabétiques, et/ou en cas d’association de plusieurs médicaments hyperkaliémiants, et/ou lors de la survenue d’évènements intercurrents (cf Interactions).
- Avant d’envisager une association de plusieurs médicaments bloquant le système rénine-angiotensine-aldostérone, il faut évaluer soigneusement le rapport bénéfice/risque et l’existence d’alternatives éventuelles.
- Les principaux facteurs de risque d’hyperkaliémie à prendre en considération sont :
- diabète, altération de la fonction rénale, âge (> 70 ans) ;
- association avec un ou plusieurs autres médicaments bloquant le système rénine-angiotensine-aldostérone et/ou d’autres médicaments hyperkaliémiants et/ou de suppléments potassiques. Certains médicaments ou classes thérapeutiques sont en effet susceptibles de favoriser la survenue d’une hyperkaliémie : sels de potassium, diurétiques hyperkaliémiants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), antagonistes de l’angiotensine II (ARA II), anti-inflammatoires non stéroïdiens (y compris inhibiteurs sélectifs de la COX 2), héparines (de bas poids moléculaires ou non fractionnées), immunosuppresseurs comme la ciclosporine ou le tacrolimus, le triméthoprime ;
- événements intercurrents, en particulier : déshydratation, décompensation cardiaque aiguë, acidose métabolique, altération de la fonction rénale, altération importante et soudaine de l’état général (par exemple lors de maladies infectieuses), souffrance et lyse cellulaire (par exemple : ischémie aiguë d’un membre, rhabdomyolyse, traumatismes étendus).
- diabète, altération de la fonction rénale, âge (> 70 ans) ;
- Le suivi des patients, et notamment des patients à risque, devra comporter un ionogramme sanguin, avec en particulier un contrôle de la kaliémie, de la natrémie, et de la fonction rénale :
- avant l’instauration du traitement puis une semaine à 15 jours après,
- de même (avant et après) chaque augmentation de dose ou modification de traitement.
- avant l’instauration du traitement puis une semaine à 15 jours après,
- Puis en traitement d’entretien, les contrôles devront être réalisés régulièrement ou lors de la survenue d’un événement intercurrent.
- Un bilan hépatique est indispensable chez les malades graves.
- Fonction rénale :
- La valeur de la créatininémie peut être faussement rassurante quant à la fonction rénale ; celle-ci peut être mieux évaluée par un ionogramme ou une formule comme celle de Cockcroft qui tient compte de l’âge, du poids et du sexe :
- Clcr = [ (140 – âge) × poids ] / [ 0,814 × créatininémie ]
- avec l’âge exprimé en années, le poids en kg la créatininémie en micromol/l.
- Cette formule est valable pour les sujets de sexe masculin, et doit être corrigée pour les femmes en multipliant le résultat par 0,85.
INTERACTIONS |
Certains médicaments ou classes thérapeutiques sont susceptibles de favoriser la survenue d’une hyperkaliémie : les sels de potassium, les diurétiques hyperkaliémiants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les antagonistes de l’angiotensine II, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les héparines (de bas poids moléculaire ou non fractionnées), les immunosuppresseurs comme la ciclosporine ou le tacrolimus, le triméthoprime. L’association de ces médicaments majore le risque d’hyperkaliémie. Ce risque est particulièrement important avec les diurétiques épargneurs de potassium, notamment lorsqu’ils sont associés entre eux ou avec des sels de potassium, tandis que l’association d’un IEC et d’un AINS, par exemple, est à moindre risque dès l’instant que sont mises en oeuvre les précautions recommandées.
Toutefois, certaines substances, comme le triméthoprime, ne font pas l’objet d’interactions spécifiques au regard de ce risque. Néanmoins, elles peuvent agir comme facteurs favorisants lorsqu’elles sont associées à d’autres médicaments déjà mentionnés dans ce chapeau. Contre-indiquées (excepté s’il existe une hypokaliémie) :
- Autres diurétiques épargneurs de potassium (seuls ou associés) : amiloride, canrénoate de potassium, triamtérène : hyperkaliémie potentiellement létale, notamment chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).
- Sels de potassium : hyperkaliémie potentiellement létale, en particulier chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).
Déconseillées :
- Ciclosporine, tacrolimus : hyperkaliémie potentiellement létale, notamment chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).
- Lithium : augmentation de la lithémie avec signes de surdosage, comme lors d’un régime désodé (diminution de l’excrétion urinaire du lithium). Si l’association ne peut être évitée, surveillance stricte de la lithémie et adaptation de la posologie du lithium.
- Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (sauf s’il existe une hypokaliémie) :
Sauf pour la spironolactone à des doses comprises entre 12,5 mg et 50 mg/jour dans le traitement de l’insuffisance cardiaque : risque d’hyperkaliémie (potentiellement létale), surtout lors d’une insuffisance rénale (addition des effets hyperkaliémiants). - Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (sauf s’il existe une hypokaliémie) : hyperkaliémie potentiellement létale, notamment chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).
Nécessitant des précautions d’emploi :
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens : insuffisance rénale aiguë chez le malade à risque (sujet âgé et/ou déshydraté) par diminution de la filtration glomérulaire (inhibition des prostaglandines vasodilatatrices, due aux AINS). Par ailleurs, réduction de l’effet antihypertenseur. Hydrater le malade ; surveiller la fonction rénale en début de traitement.
- Acétylsalicylique (acide) :
Pour des doses anti-inflammatoires d’acide acétylsalicylique (= 1 g par prise et/ou = 3 g par jour) ou pour des doses antalgiques ou antipyrétiques (= 500 mg par prise et/ou < 3 g par jour) : insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté, par diminution de la filtration glomérulaire secondaire à une diminution de la synthèse des prostaglandines rénales. Par ailleurs, réduction de l’effet antihypertenseur. Hydrater le malade et surveiller la fonction rénale en début de traitement. - Inhibiteurs de l’enzyme de conversion dans le cas de l’insuffisance cardiaque (traitée par l’association IEC à faibles doses + diurétique hyperkaliémiant à faibles doses) :
Avec la spironolactone à la posologie de 12,5 à 50 mg par jour, et avec des doses d’IEC < 75 mg en équivalent captopril ou < 10 mg en équivalent énalapril ou lisinopril. - Dans le cas du traitement de l’insuffisance cardiaque de classe III ou IV (NYHA) avec fraction d’éjection < 35 % et préalablement traitée par l’association inhibiteur de conversion + diurétique de l’anse) : risque d’hyperkaliémie, potentiellement létale, en cas de non-respect des conditions de prescription de cette association. Vérifier au préalable l’absence d’hyperkaliémie et d’insuffisance rénale. Surveillance biologique étroite de la kaliémie et de la créatininémie (1 fois par semaine pendant le premier mois, puis une fois par mois ensuite).
- Metformine : acidose lactique due à la metformine déclenchée par une éventuelle insuffisance rénale fonctionnelle liée aux diurétiques et plus spécialement aux diurétiques de l’anse. Ne pas utiliser la metformine lorsque la créatininémie dépasse 15 mg/l (135 µmol/l) chez l’homme et 12 mg/l (110 µmol/l) chez la femme.
- Baclofène : majoration de l’effet antihypertenseur. Surveillance de la pression artérielle et adaptation posologique du diurétique si nécessaire.
- Produits de contraste iodés : en cas de déshydratation provoquée par les diurétiques, risque majoré d’insuffisance rénale aiguë, en particulier lors d’utilisation de doses importantes de produits de contraste iodés. Réhydratation avant administration du produit iodé.
- Diurétiques hypokaliémiants : l’association rationnelle, utile pour certains patients, n’exclut pas la survenue d’hypokaliémie ou, en particulier chez l’insuffisant rénal et le diabétique, d’hyperkaliémie. Surveiller la kaliémie, éventuellement l’ECG et, s’il y a lieu, reconsidérer le traitement.
A prendre en compte :
- Antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques : effet antihypertenseur et risque d’hypotension orthostatique majoré (effet additif).
- Corticoïdes : diminution de l’effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).
- Alphabloquants à visée urologique : alfuzosine, doxazosine, prazosine, tamsulosine, térazosine : majoration de l’effet hypotenseur. Risque majoré d’hypotension orthostatique.
- Antihypertenseurs alphabloquants : majoration de l’effet hypotenseur. Risque majoré d’hypotension orthostatique.
- Amifostine : majoration de l’hypotension par addition d’effets indésirables.
- Autres hyperkaliémiants : risque de majoration de l’hyperkaliémie potentiellement létale.
GROSSESSE et ALLAITEMENT |
Les études réalisées chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène ; toutefois, à fortes doses, il a été décrit une féminisation des foetus mâles lorsque la spironolactone était administrée en fin de gestation.
Dans l’espèce humaine, le risque n’est pas connu ; cependant aucun cas de féminisation n’a été rapporté à ce jour.
En conséquence, la spironolactone est déconseillée pendant toute la grossesse, et ce d’autant plus que son administration ne se justifie ni dans le traitement des oedèmes et des états de rétention hydrosodée gravidique, ni dans l’HTA gravidique.
Allaitement :
L’allaitement est déconseillé pendant toute la durée du traitement en raison de l’excrétion de la spironolactone et de ses métabolites dans le lait maternel.
EFFETS INDÉSIRABLES |
Une gynécomastie peut apparaître lors de l’utilisation de la spironolactone : son développement semble être en relation aussi bien avec la posologie utilisée qu’avec la durée de la thérapeutique ; elle est habituellement réversible à l’arrêt de l’administration de la spironolactone ; cependant, dans de rares cas, elle peut persister.
Sous spironolactone, la kaliémie peut augmenter modérément. Des hyperkaliémies plus marquées sont rapportées chez l’insuffisant rénal et chez les patients sous supplémentation potassique ou sous IEC : bien que, dans leur grande majorité, ces hyperkaliémies soient asymptomatiques, elles doivent être rapidement corrigées. En cas d’hyperkaliémie, le traitement par la spironolactone sera arrêté.
SURDOSAGE |
- Symptômes :
- Somnolence, nausées et vomissements, diarrhée. Les cas d’hyponatrémie ou d’hyperkaliémie sont rares.
- Traitement :
- Procéder à un lavage gastrique. Corriger les éventuelles variations des électrolytes.
PHARMACODYNAMIE |
Diurétique épargneur potassique (C03DA01 : système cardiovasculaire).
La spironolactone est un diurétique épargneur de potassium, antagoniste de l’aldostérone.
PHARMACOCINÉTIQUE |
La spironolactone est absorbée au niveau gastro-intestinal.
Elle est rapidement transformée en métabolites sanguins, dont les deux principaux sont :- la canrénone (ou aldadiène),
- le ß-OH-thiométhyl dérivé,
et plusieurs autres métabolites identifiés.
L’élimination de la spironolactone se fait par voie urinaire (31 % en moyenne en 5 jours) et dans les fèces (22 % en moyenne en 5 jours).
Les principaux métabolites urinaires sont :- la canrénone (ou aldadiène),
- l’ester glucuronide de canrénoate,
- le 6-ß-OH-sulfoxide,
- le 6-ß-OH-thiométhyl dérivé,
- le 15-alpha-hydroxycanrénone.
L’effet maximal antiminéralocorticoïde de la spironolactone s’obtient au bout de 24 heures, son effet diurétique se prolonge de 24 à 48 heures.
La spironolactone ou ses métabolites peuvent traverser la barrière placentaire ou apparaître dans le lait maternel.
SÉCURITE PRÉCLINIQUE |
La spironolactone est transformée dans l’organisme en canrénone ou aldadiène et en de nombreux métabolites, dont les plus actifs sont la spironolactone inchangée, le 7-alpha-thiospironolactone et le 7-alpha-thiométhylspironolactone.
Les tests de mutagenèse ont fourni des résultats divergents.
Certaines études de cancérogenèse réalisées avec la canrénone ont montré l’existence d’anomalies sans qu’il soit possible d’extrapoler les résultats à l’espèce humaine. Les études réalisées avec la spironolactone sont négatives.
PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE |
AMM | 3400935223838 (1981 rév 25.11.2008) 30 gél 50 mg. |
3400935224088 (1983 rév 25.11.2008) 30 gél 75 mg. |
Prix : | 5.15 euros (30 gélules à 50 mg). |
6.92 euros (30 gélules à 75 mg). | |
Remb Séc soc à 65 %. Collect. |
Laboratoires LEURQUIN MEDIOLANUM
68-88, rue Ampère. 93330 Neuilly-sur-Marne
Tél : 01 49 44 29 29
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