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LEVACT®


bendamustine

FORMES et PRÉSENTATIONS

Poudre (microcristalline, blanche) pour solution à diluer pour perfusion à 2,5 mg/ml :  
Flacon de 25 mg de poudre, boîte de 5 ou de 20.Flacon de 100 mg de poudre, boîte de 5.


  • COMPOSITION

     p flacon
    Bendamustine (DCI) chlorhydrate  
    25 mg100 mg
    Excipient : mannitol.
  • Après reconstitution, 1 ml de solution à diluer contient 2,5 mg de chlorhydrate de bendamustine (cf Modalités de manipulation et d’élimination).


    INDICATIONS

    • Traitement de première ligne de la leucémie lymphoïde chronique (stade Binet B ou C) des patients chez qui une polychimiothérapie comportant de la fludarabine n’est pas appropriée.
    • Traitement en monothérapie du lymphome non hodgkinien indolent en progression, pendant ou dans les 6 mois, chez des patients ayant reçu un traitement par rituximab seul ou en association.
    • Traitement de première ligne du myélome multiple (stade II en progression ou stade III de la classification de Durie-Salmon) en association avec la prednisone chez des patients de plus de 65 ans qui ne sont pas éligibles pour la greffe autologue de cellules souches et qui présentent une neuropathie au moment du diagnostic excluant l’utilisation de traitement comportant du thalidomide ou du bortézomib.

    POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION

    Pour perfusion intraveineuse de 30 à 60 minutes (cf Modalités de manipulation et d’élimination).
  • Ce traitement doit être administré sous le contrôle d’un médecin qualifié et expérimenté en matière de chimiothérapie anticancéreuse.
  • L’insuffisance médullaire est liée à l’augmentation de la toxicité hématologique induite par la chimiothérapie.
  • Le traitement ne doit pas être débuté si le taux de leucocytes et/ou de plaquettes chute à des valeurs respectivement < 3000/µl ou < 75 000/µl (cf Contre-indications).
  • Leucémie lymphoïde chronique en monothérapie :
    100 mg/m2 de surface corporelle de chlorhydrate de bendamustine à J1 et J2 ; toutes les 4 semaines.
    Lymphome non hodgkinien indolent en monothérapie chez les patients réfractaires au rituximab :
    120 mg/m2 de surface corporelle de chlorhydrate de bendamustine à J1 et J2 ; toutes les 3 semaines.
    Myélome multiple :
    120-150 mg/m2 de surface corporelle de chlorhydrate de bendamustine à J1 et J2, prednisone 60 mg/m2 IV ou per os de J1 à J4 ; toutes les 4 semaines.
    Le traitement doit être interrompu ou reporté lorsque le taux de leucocytes et/ou de plaquettes devient respectivement < 3000/µl ou < 75 000/µl.
  • Le traitement peut être poursuivi lorsque le taux de leucocytes et de plaquettes a atteint des valeurs respectivement > 4000/µl et > 100 000/µl.
  • Le Nadir leucocytaire et plaquettaire est atteint entre le 14e et le 20e jour avec une régénération survenant après 3 à 5 semaines.
  • Une surveillance stricte de la numération formule sanguine est recommandée entre les cycles de traitement (cf Mises en garde et Précautions d’emploi).
  • En cas de toxicité non hématologique, la réduction de doses doit se baser sur les plus mauvais grades CTC du cycle précédent. Il est recommandé une diminution de dose de 50 % en cas d’apparition d’une toxicité de grade 3 et une interruption du traitement en cas d’apparition d’une toxicité de grade 4.
  • Si une adaptation de dose est nécessaire, la dose réduite, calculée individuellement, doit être administrée à J1 et J2 du cycle de traitement respectif.
  • Instructions pour la préparation et l’administration : cf Modalités de manipulation et d’élimination.
  • Insuffisance hépatique :
    Sur la base des données de pharmacocinétique, un ajustement de doses n’est pas nécessaire chez les patients ayant une insuffisance hépatique légère (bilirubine sérique < 1,2 mg/dl). Une réduction de 30 % de la dose est recommandée chez les patients présentant une insuffisance hépatique modérée (bilirubine sérique 1,2-3,0 mg/dl).
    Aucune donnée n’est disponible pour les patients présentant une insuffisance hépatique sévère (bilirubine sérique > 3,0 mg/dl) : cf Contre-indications.
    Insuffisance rénale :
    Sur la base des données de pharmacocinétique, un ajustement de doses n’est pas nécessaire chez les patients ayant une clairance de la créatinine > 10 ml/min. L’expérience chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère est limitée.
    Pédiatrie :
    Il n’y a pas d’expérience chez l’enfant et l’adolescent avec Levact.
    Patients âgés :
    Il n’existe aucun élément suggérant que des ajustements posologiques soient nécessaires chez les patients âgés (cf Pharmacocinétique).

    CONTRE-INDICATIONS

    • Hypersensibilité au chlorhydrate de bendamustine ou à l’un des excipients (cf Composition).
    • Allaitement.
    • Insuffisance hépatique sévère (bilirubine sérique > 3,0 mg/dl).
    • Ictère.
    • Myélosuppression sévère et anomalie importante de la numération formule sanguine (taux de leucocytes et/ou de plaquettes respectivement < 3000/µl ou < 75 000/µl).
    • Intervention chirurgicale lourde moins de 30 jours avant le début du traitement.
    • Infections, notamment en cas de leucopénie.
    • Vaccination contre la fièvre jaune.

    MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D’EMPLOI

    Myélosuppression :
    Les patients traités par le chlorhydrate de bendamustine peuvent présenter une myélosuppression.
    Dans le cas d’une myélosuppression liée au traitement, les taux de leucocytes, plaquettes, hémoglobine et polynucléaires neutrophiles doivent être surveillés au moins une fois par semaine.
    Avant d’initier le cycle suivant, les valeurs recommandées de leucocytes et/ou de plaquettes sont : > 4000/µl ou > 100 000/µl.
    Infections :
    Des infections telles que pneumonie et septicémie ont été rapportées. Dans de rares cas, l’infection a été associée à une hospitalisation, à un choc septique et au décès. Les patients présentant une neutropénie et/ou une lymphopénie induite par le traitement avec le chlorhydrate de bendamustine sont plus prédisposés aux infections. Les patients présentant une myélosuppression induite par le chlorhydrate de bendamustine doivent être informés de contacter leur médecin si des symptômes ou signes d’infection tels que fièvre, difficultés respiratoires, apparaissent.
    Réactions cutanées :
    Un certain nombre de réactions cutanées ont été rapportées telles que rash, toxidermie, exanthème bulleux. Certains évènements ont été observés lorsque le chlorhydrate de bendamustine était administré en association avec d’autres agents anticancéreux. De ce fait, la responsabilité de Levact est incertaine. Lorsqu’une réaction cutanée apparaît, elle peut s’étendre et s’aggraver au cours des administrations suivantes. Si les réactions cutanées s’étendent, le traitement par Levact doit être suspendu ou interrompu. Dans le cas où le traitement par le chlorhydrate de bendamustine est suspecté d’avoir induit des réactions cutanées sévères, il doit être interrompu.
    Patients présentant des troubles cardiaques :
    Pendant le traitement avec le chlorhydrate de bendamustine, la kaliémie doit être surveillée attentivement et une supplémentation en potassium doit être administrée lorsque la kaliémie est < 3,5 mEq/l, et un ECG doit être réalisé.
    Nausées, vomissements :
    Un antiémétique peut être administré pour le traitement symptomatique des nausées et des vomissements.
    Syndrome de lyse tumorale :
    Lors des essais cliniques, un syndrome de lyse tumorale, associé au traitement par Levact a été rapporté au cours du traitement.
    Ce syndrome tend à survenir dans les 48 heures après la 1re administration de Levact, et sans intervention, le syndrome de lyse tumorale peut entraîner une insuffisance rénale aiguë et le décès.
    Les mesures préventives comportent une volémie adéquate et une surveillance rapprochée du bilan sanguin, en particulier des concentrations en potassium et en acide urique.
    L’utilisation de l’allopurinol pendant une à deux semaines en début de traitement par Levact doit être considérée mais il n’est pas forcément un traitement standard. Cependant, quelques cas de syndrome de Stevens-Johnson et de nécroses toxiques épidermiques ont été rapportés lors de l’administration concomitante de la bendamustine et de l’allopurinol.
    Anaphylaxie :
    Des réactions à la perfusion du chlorhydrate de bendamustine ont été observées fréquemment au cours des essais cliniques. Les symptômes sont généralement modérés et incluent fièvre, frissons, prurit et rash. Dans de rares cas, des réactions anaphylactiques et anaphylactoïdes ont été observées.
    Les patients doivent être interrogés sur la survenue de symptômes suggérant une réaction à la perfusion après le premier cycle de traitement.
    Afin de prévenir le risque de réactions sévères chez les patients ayant présenté des réactions à la perfusion, des mesures préventives incluant l’administration d’antihistaminiques, d’antipyrétiques et de corticoïdes au cours des cycles de traitement suivants, doivent être mis en oeuvre.
    Les patients qui ont présenté un grade 3 ou une réaction allergique importante n’ont généralement pas été retraités par Levact.
    Contraception :
    Le chlorhydrate de bendamustine est tératogène et mutagène.
    Les femmes ne doivent pas débuter une grossesse pendant le traitement. Les hommes ne doivent pas concevoir d’enfant pendant le traitement et ce jusqu’à 6 mois après la fin de celui-ci. Ils doivent éventuellement s’enquérir de la possibilité de conservation de leur sperme avant de débuter le traitement par le chlorhydrate de bendamustine, en raison du risque d’infertilité irréversible.
    Extravasation :
    En cas d’extravasation, la perfusion doit être arrêtée immédiatement. L’aiguille doit être retirée après une aspiration courte. La zone affectée doit ensuite être refroidie. Le bras doit être surélevé. L’intérêt d’un traitement additionnel comme l’utilisation de corticoïdes n’a pas été clairement établi.

    INTERACTIONS

    Aucune étude d’interactions in vivo n’a été réalisée.
  • En cas d’association à des agents myélosuppresseurs, l’effet sur la moelle osseuse de Levact et/ou des médicaments associés peut être potentialisé. Tout traitement diminuant l’indice de performance du patient ou altérant la fonction médullaire est susceptible d’augmenter la toxicité de Levact.
  • L’association de Levact avec de la ciclosporine ou du tacrolimus peut entraîner une importante immunosuppression avec un risque de lymphoprolifération.
  • Les agents cytostatiques peuvent réduire la formation d’anticorps lors de l’utilisation de vaccins à virus vivants atténués et augmenter le risque d’infection pouvant entraîner une issue fatale. Ce risque est augmenté chez les patients qui présentent déjà une immunosuppression due à leur maladie sous-jacente.
  • L’isoenzyme 1A2 du cytochrome P450 (CYP) intervient dans le métabolisme du chlorhydrate de bendamustine (cf Pharmacocinétique). De ce fait, il existe une interaction potentielle avec des inhibiteurs du CYP1A2 tels que la fluvoxamine, la ciprofloxacine, l’aciclovir et la cimétidine.

  • FERTILITÉ/GROSSESSE/ALLAITEMENT

    Grossesse :

    Il n’existe pas suffisamment de données concernant l’utilisation de Levact chez la femme enceinte. Lors des études précliniques, le chlorhydrate de bendamustine s’est révélé embryo-foetotoxique, tératogène et génotoxique (cf Sécurité préclinique).

    Levact ne doit pas être administré pendant la grossesse sauf si absolument nécessaire.

    La mère doit être informée sur les risques encourus par le foetus. Si le traitement par Levact est absolument nécessaire pendant la grossesse ou si celle-ci survient au cours du traitement, la patiente doit être informée sur les risques qu’encourt l’enfant à naître et elle doit être attentivement surveillée.

    La possibilité d’une consultation génétique devra être envisagée.


    Femme en âge de procréer/contraception :

    Les femmes en âge de procréer doivent utiliser des méthodes de contraception efficaces avant et pendant le traitement par Levact.

    Les hommes traités par Levact doivent être avertis de ne pas concevoir d’enfant pendant le traitement et ce jusqu’à 6 mois après la fin de celui-ci. Ils doivent être informés de la possibilité de conservation de leur sperme avant le traitement en raison du risque d’infertilité irréversible au cours du traitement par Levact.


    Allaitement :

    Le passage du chlorhydrate de bendamustine dans le lait maternel n’est pas connu. Par conséquent, Levact est contre-indiqué pendant l’allaitement (cf Contre-indications).

    L’allaitement doit être arrêté en cas de traitement par Levact.


    CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES

    Aucune étude des effets sur la conduite et l’utilisation de machine n’a été réalisée.
  • Toutefois, une ataxie, une neuropathie périphérique et une somnolence ont été rapportées pendant le traitement par Levact (cf Effets indésirables). Les patients doivent être informés que s’ils présentent ces symptômes, ils doivent éviter d’entreprendre des tâches potentiellement dangereuses telles que conduire ou utiliser des machines.

  • EFFETS INDÉSIRABLES

    Les effets indésirables les plus fréquents du chlorhydrate de bendamustine sont des réactions hématologiques (leucopénie, thrombopénie), des toxicités dermatologiques (réactions allergiques), des symptômes généraux (fièvre) et des effets gastro-intestinaux (nausées, vomissements).
  • La liste ci-après répertorie (par système/organe/classe [MedDRA]) les données recueillies au cours des essais cliniques avec le chlorhydrate de bendamustine.
  • (Très fréquent : >= 1/10 ; fréquent : >= 1/100 et < 1/10 ; peu fréquent : >= 1/1000 et < 1/100 ; rare : >= 1/10 000 et < 1/1000 ; très rare : < 1/10 000.)
    Infections et infestations :
    • Très fréquent : Infection (sans autre précision).
    • Rare : Septicémie.
    • Très rare : Pneumopathie atypique primaire.
    Tumeurs bénignes, malignes :
    • Fréquent : Syndrome de lyse tumorale.
    Affections hématologiques et du système lymphatique :
    • Très fréquent : Leucopénie (sans autre précision), thrombopénie.
    • Fréquent : Hémorragie, anémie, neutropénie.
    • Très rare : Hémolyse.
    Affections du système immunitaire :
    • Fréquent : Réaction d’hypersensibilité (sans autre précision).
    • Rare : Réaction anaphylactique, réaction anaphylactoïde.
    • Très rare : Choc anaphylactique.
    Affections du système nerveux :
    • Fréquent : Insomnie.
    • Rare : Somnolence, aphonie.
    • Très rare : Dysgueusie, paresthésie, neuropathie sensorielle périphérique, syndrome anticholinergique, troubles neurologiques, ataxie, encéphalite.
    Affections cardiaques :
    • Fréquent : Troubles cardiaques, tels que palpitations, angine de poitrine, arythmie.
    • Peu fréquent : Épanchement péricardique.
    • Très rare : Tachycardie, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque.
    Affections vasculaires :
    • Fréquent : Hypotension, hypertension.
    • Rare : Insuffisance circulatoire aiguë.
    • Très rare : Phlébite.
    Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales :
    • Fréquent : Insuffisance pulmonaire.
    • Très rare : Fibrose pulmonaire.
    Affections gastro-intestinales :
    • Très fréquent : Nausées, vomissement.
    • Fréquent : Diarrhée, constipation, stomatite.
    • Très rare : Hémorragie oesophagienne, hémorragie digestive.
    Affections de la peau et du tissu sous-cutané :
    • Fréquent : Alopécie, troubles cutanés (sans autre précision).
    • Rare : Érythème, dermatite, prurit, éruption maculopapuleuse, rash, hyperhidrose.
    Affections des organes de reproduction et du sein :
    • Fréquent : Aménorrhée.
    • Très rare : Infertilité.
    Troubles généraux et anomalies au site d’administration :
    • Très fréquent : Inflammation des muqueuses, fatigue, fièvre.
    • Fréquent : Douleur, frissons, déshydratation, anorexie.
    • Très rare : Défaillance multi-organe.
    Investigations :
    • Très fréquent : Diminution du taux d’hémoglobine, augmentation de la créatinine et de l’urée.
    • Fréquent : Augmentation du taux des ASAT/ALAT, des phosphatases alcalines, de la bilirubine, hypokaliémie.
    Un petit nombre de cas de syndrome de Stevens-Johnson et de nécroses toxiques épidermiques ont été rapportés chez les patients traités par de la bendamustine en association avec l’allopurinol ou en association avec l’allopurinol et le rituximab.
  • Le ratio CD4/CD8 peut être diminué. Une diminution du nombre des lymphocytes a été mise en évidence. Chez les patients immunodéprimés, le risque d’infection peut être augmenté (par exemple avec le virus du zona).
  • Après administration extravasculaire accidentelle, des cas isolés de nécrose ont été rapportés ainsi que des nécroses toxiques épidermiques, un syndrome de lyse tumorale et une anaphylaxie.
  • Des cas de tumeurs secondaires ont été rapportés incluant un syndrome myélodysplasique, des pathologies myéloprolifératives, une leucémie myéloïde aiguë et un carcinome bronchique. La relation avec le traitement par Levact n’a pas été déterminée.

  • SURDOSAGE

    Après administration par perfusion de 30 minutes de Levact une fois toutes les 3 semaines, la dose maximale tolérée (DMT) a été de 280 mg/m2. La survenue d’événements cardiaques de grade II CTC, compatibles avec les modifications de l’ECG de type ischémique a été considérée comme dose-limitante.
  • Dans une étude postérieure avec une perfusion de 30 minutes à J1 et J2 toutes les 3 semaines, la DMT a été de 180 mg/m2. La toxicité dose-limitante était une thrombopénie de grade IV. La toxicité cardiaque n’a pas été dose-limitante avec ce schéma d’administration.
  • Mesures à prendre :
    Il n’existe pas d’antidote spécifique. Pour contrecarrer efficacement les effets indésirables d’ordre hématologique, une greffe de moelle osseuse et des transfusions (plaquettes, culots globulaires) ou l’administration de facteurs de croissance hématopoïétiques peuvent être réalisées.
    Le chlorhydrate de bendamustine et ses métabolites sont dialysables dans une faible mesure.

    PHARMACODYNAMIE

    Groupe pharmacothérapeutique : agents antinéoplasiques, agents alkylants (code ATC : L01AA09).

    Le chlorhydrate de bendamustine est un agent alkylant antitumoral possédant une activité originale.

    L’action antinéoplasique et cytocide du chlorhydrate de bendamustine est essentiellement basée sur l’établissement de liaisons covalentes croisées par alkylation de l’ADN simple brin ou double brin. En conséquence, les fonctions de matrice de l’ADN, sa synthèse et sa réparation sont déficientes.

    L’effet antitumoral du chlorhydrate de bendamustine a été démontré dans de nombreuses études in vitro réalisées sur différentes lignées cellulaires tumorales humaines (cancer du sein, cancer du poumon à petites cellules et non à petites cellules, carcinome ovarien et différents types de leucémies), et in vivo dans différents modèles expérimentaux de tumeur de la souris, du rat et d’origine humaine (mélanome, cancer du sein, sarcome, lymphome, leucémie et cancer du poumon à petites cellules).

    Le chlorhydrate de bendamustine a montré un profil d’activité sur les lignées cellulaires tumorales humaines différent de celui des autres agents alkylants. La substance active n’a pas ou très peu montré de résistances croisées dans les lignées cellulaires tumorales humaines qui ont différents mécanismes de résistance aux médicaments, au moins en partie en raison de la persistance, comparativement plus longue, de l’interaction avec l’ADN. De plus, des études cliniques ont montré l’absence de résistance croisée totale de la bendamustine avec les anthracyclines, les agents alkylants ou le rituximab. Cependant le nombre de patients évalué est faible.

    Leucémie lymphoïde chronique :
    L’indication de la bendamustine dans la leucémie lymphoïde chronique a été établie avec une seule étude en ouvert, comparant la bendamustine avec le chlorambucil. Lors de l’étude prospective, randomisée, multicentrique, 319 patients n’ayant reçu aucun traitement préalable, présentant une leucémie lymphoïde chronique de stade Binet B ou C nécessitant un traitement, ont été inclus. Le traitement de première ligne par le chlorhydrate de bendamustine 100 mg/m2 IV à J1 et J2 (BEN) a été comparé au traitement par du chlorambucil 0,8 mg/kg à J1 et J15 (CLB) pendant 6 cycles dans les 2 bras. Les patients ont reçu de l’allopurinol afin de prévenir le syndrome de lyse tumorale.
    La médiane de survie sans progression a été significativement plus longue chez les patients recevant le traitement BEN que chez les patients recevant le traitement CLB (21,5 mois versus 8,3 mois, p < 0,0001). La survie globale n’était pas statistiquement significativement différente (médiane non atteinte). La durée médiane de rémission a été de 19 mois avec le traitement BEN et de 6 mois avec le traitement CLB (p < 0,0001). L’évaluation du profil de sécurité pour chacun des deux traitements n’a pas montré d’effet indésirable inattendu tant dans leur type que dans leur fréquence. La dose de BEN a été réduite chez 34 % des patients. Le traitement avec BEN a été interrompu chez 3,9 % des patients en raison de réactions allergiques.
    Lymphome non hodgkinien indolent :
    L’indication de la bendamustine dans le lymphome non hodgkinien indolent s’appuie sur 2 études non contrôlées, de phase II. Lors de l’étude pivot prospective, multicentrique, en ouvert, 100 patients présentant un lymphome non hodgkinien à cellules B indolent réfractaire au rituximab en monothérapie ou en association, ont été traités par BEN en monothérapie. Les patients avaient reçu auparavant une médiane de 3 cycles de chimiothérapie ou de biothérapie.
    Le nombre médian de cures précédentes par un traitement contenant du rituximab était de 2. Les patients étaient soit non répondeurs, soit avaient progressé dans les 6 mois, après un traitement par rituximab. La posologie de BEN était de 120 mg/m2 IV à J1 et J2 planifiée pour au moins 6 cycles. La durée du traitement dépendait de la réponse à celui-ci (6 cycles planifiés). Le taux de réponse globale, évalué par un comité de relecture indépendant, a été de 75 %, dont 17 % de réponse complète (RC et RCu) et 58 % de réponse partielle.
    La durée médiane de rémission a été de 40 semaines. BEN a été en général bien toléré lors de son administration à cette dose et selon ce schéma d’administration.
    L’indication est également basée sur une autre étude prospective, multicentrique, en ouvert, ayant inclus 77 patients. La population de patients était plus hétérogène incluant : lymphome non hodgkinien à cellules B indolent ou transformé, réfractaire au rituximab en monothérapie ou en association. Les patients étaient soit non répondeurs, soit avaient progressé dans les 6 mois, soit avaient présenté des effets indésirables après un traitement précédent par rituximab. Les patients avaient précédemment reçu une médiane de 3 cycles de chimiothérapie ou de traitement biologique. Le nombre médian de cures précédentes par un traitement contenant du rituximab était de 2. Le taux de réponse globale a été de 76 %, avec une durée médiane de réponse de 5 mois (29 semaines [95 % IC : 22,1 ; 43,1]).
    Myélome multiple :
    Lors d’une étude prospective, en ouvert, randomisée, multicentrique, 131 patients présentant un myélome multiple à un stade avancé (stade II en progression ou stade III de la classification de Durie-Salmon) ont été inclus. Le traitement en 1re ligne par l’association du chlorhydrate de bendamustine et de la prednisone (BP) a été comparé à l’association de melphalan et de prednisone (MP). Ni l’éligibilité pour une transplantation, ni la présence de comorbidités spécifiques n’ont joué un rôle pour l’inclusion dans l’étude. La posologie était de 150 mg/m2 IV de chlorhydrate de bendamustine à J1 et J2 ou de 15 mg/m2 IV de melphalan à J1 chacun en association avec la prednisone. La durée de traitement dépendait de la réponse et était en moyenne de 6,8 cycles pour le groupe BP et 8,7 cycles pour le groupe MP.
    La médiane de survie sans progression a été plus longue dans le groupe BP que dans le groupe MP (15 mois [95 % IC 12-21] versus 12 mois [95 % IC 10-14], p = 0,0566). Le temps médian jusqu’à échec thérapeutique a été de 14 mois pour le traitement BP et de 9 mois pour le traitement MP. La durée de rémission a été de 18 mois avec le traitement BP et de 12 mois avec le traitement MP. La survie globale n’était pas significativement différente (35 mois pour BP versus 33 mois pour MP). Le profil de sécurité pour chacun des deux traitements correspondait au profil de tolérance attendu des deux médicaments avec significativement plus de réduction de dose dans le bras BP.

    PHARMACOCINÉTIQUE

    Distribution :
    La demi-vie d’élimination t½ß après une perfusion IV de 30 min de 120 mg/m2 chez 12 sujets a été de 28,2 minutes. Après l’administration d’une perfusion IV de 30 min, le volume central de distribution a été de 19,3 l. A l’état d’équilibre après une injection IV en bolus, le volume de distribution était compris entre 15,8 et 20,5 l. Plus de 95 % de la substance se lient aux protéines plasmatiques (principalement à l’albumine).
    Métabolisme :
    La voie métabolique principale de la bendamustine est une hydrolyse en monohydroxy- et dihydroxy-bendamustine. La formation de N-desméthyl-bendamustine et de gamma-hydroxy-bendamustine par métabolisme hépatique implique l’isoenzyme 1A2 du cytochrome P450 (CYP). L’autre voie importante du métabolisme de la bendamustine est la conjugaison avec le glutathion.
    In vitro, la bendamustine n’inhibe pas le CYP 1A4, CYP 2C9/10, CYP 2D6, CYP 2E1 ou le CYP 3A4.
    Élimination :
    La clairance totale moyenne après une perfusion IV de 30 minutes de 120 mg/m2 de surface corporelle chez 12 sujets était de 639,4 ml/minute. Environ 20 % de la dose administrée a été retrouvée dans les urines en 24 heures. Les quantités excrétées dans les urines étaient par ordre décroissant le monohydroxy-bendamustine > bendamustine > dihydroxy-bendamustine > métabolite oxydé > N-desméthyl-bendamustine. Dans la bile, les métabolites éliminés sont principalement des métabolites polaires.
    Insuffisance hépatique :
    Le profil pharmacocinétique n’était pas modifié chez les patients présentant une tumeur infiltrant 30-70 % du foie et une insuffisance hépatique légère (bilirubine sérique < 1,2 mg/dl). Il n’y avait pas de différence significative sur Cmax, tmax, AUC, t½ß, volume de distribution et clairance par rapport aux patients ayant des fonctions hépatiques et rénale normales. L’AUC et la clairance corporelle totale de la bendamustine sont inversement corrélées à la bilirubine sérique.
    Insuffisance rénale :
    Aucune différence significative sur Cmax, tmax AUC, t½ß, volume de distribution et clairance n’a été observée entre les patients ayant une clairance de la créatinine > 10 ml/min, y compris ceux nécessitant une dialyse, et ceux ayant des fonctions hépatique et rénale normales.
    Sujets âgés :
    Des sujets âgés jusqu’à 84 ans ont été inclus dans des études de pharmacocinétique. Le grand âge n’a pas d’influence sur la pharmacocinétique de la bendamustine.

    SÉCURITE PRÉCLINIQUE

    Des effets indésirables non observés lors des études cliniques, mais survenus chez l’animal lors d’une exposition au produit à un niveau équivalent à celui utilisé dans les études cliniques, et ayant une pertinence possible lors de son utilisation clinique, sont décrits ci-après.

    L’examen anatomopathologique chez des chiens a montré à l’examen macroscopique une hyperhémie des muqueuses et des hémorragies au niveau du tractus gastro-intestinal. Des examens microscopiques ont mis en évidence des modifications importantes au niveau du tissu lymphatique témoignant d’une immunosuppression, des modifications tubulaires au niveau des reins et des testicules, ainsi qu’une atrophie et des nécroses au niveau de l’épithélium de la prostate.

    Chez l’animal, des études ont montré que la bendamustine était embryotoxique et tératogène.

    La bendamustine induit des aberrations chromosomiques et elle est mutagène à la fois in vivo et in vitro. Des études à long terme réalisées chez la souris femelle ont montré que la bendamustine est carcinogène.


    INCOMPATIBILITÉS

    Ce médicament ne doit pas être mélangé avec d’autres médicaments à l’exception de ceux mentionnés dans la rubrique Modalités Manipulation/Élimination.


    MODALITÉS DE CONSERVATION

    Durée de conservation :
    3 ans.

    Conserver le flacon dans l’emballage extérieur d’origine, à l’abri de la lumière.

    La poudre doit être reconstituée immédiatement après ouverture du flacon.

    Après reconstitution ou dilution :
    La solution concentrée reconstituée doit être diluée immédiatement dans une solution de chlorure de sodium à 0,9 %.
    Solution pour perfusion : après reconstitution et dilution, la stabilité physico-chimique a été démontrée pendant 3,5 heures à 25 °C et pendant 2 jours à une température comprise entre 2 et 8 °C dans des poches en polyéthylène.
    Toutefois, du point de vue microbiologique, le produit doit être utilisé immédiatement. En cas d’utilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après reconstitution et dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de l’utilisateur.

    MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION

    Lors de la manipulation de Levact, l’inhalation, le contact avec la peau ou les muqueuses doivent être évités (port de gants et de vêtements de protection). Les parties du corps contaminées doivent être soigneusement rincées avec de l’eau et du savon ; les yeux doivent être rincés avec une solution saline physiologique. Si possible, il est recommandé de travailler sous une hotte de protection spécifique (hotte à flux laminaire) dans laquelle aura été disposée une feuille de protection absorbante et imperméable aux liquides. Les femmes enceintes ne doivent pas manipuler de produits antinéoplasiques.

    La poudre pour solution à diluer pour perfusion doit être reconstituée avec de l’eau pour préparations injectables, puis diluée dans une solution de chlorure de sodium pour préparations injectables à 0,9 % et ensuite administrée en perfusion par voie intraveineuse. Les conditions d’asepsie et de sécurité exigées pour une injection intraveineuse doivent être respectées.

    1. Reconstitution :
      Le flacon de Levact contenant 25 mg de chlorhydrate de bendamustine est reconstitué en mélangeant par agitation la poudre du flacon et 10 ml d’eau pour préparations injectables.
    2. Le flacon de Levact contenant 100 mg de chlorhydrate de bendamustine est reconstitué en mélangeant par agitation la poudre du flacon et 40 ml d’eau pour préparations injectables.
    3. La solution à diluer reconstituée contient 2,5 mg/ml de chlorhydrate de bendamustine. La solution est limpide et incolore.
    4. Dilution :
      Dès qu’une solution claire est obtenue (généralement après 5 à 10 min), il est recommandé de diluer immédiatement la totalité de la dose de Levact dans une solution de NaCl à 0,9 % pour produire une solution finale d’environ 500 ml.
    5. Levact ne doit être dilué qu’avec une solution de NaCl à 0,9 % et aucune autre solution injectable.
    6. Administration :
      La solution doit être administrée en perfusion de 30 à 60 minutes par perfusion intraveineuse.

    Les flacons sont à usage unique.

    Tout produit non utilisé et tous les déchets doivent être éliminés conformément à la réglementation en vigueur.


    PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE

    LISTE I
    Médicament soumis à prescription hospitalière.
    Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en hématologie, ou aux médecins compétents en cancérologie.
    Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
    AMM3400957786328 (2010, RCP rév 10.08.2010) 5 fl à 25 mg.
    3400957786496 (2010, RCP rév 10.08.2010) 20 fl à 25 mg.
    3400957786557 (2010, RCP rév 10.08.2010) 5 fl à 100 mg.
    Collect.

    Prix ou tarif de responsabilité (HT) par UCD :UCD 9353970 (1 fl 25 mg) : 71.132 euros.
    UCD 9353987 (1 fl 100 mg) : 273.814 euros.
    Inscrit sur la liste des spécialités prises en charge en sus des GHS.

    Titulaire de l’AMM : Astellas Pharma GmbH.


    MUNDIPHARMA
    2, rue du Docteur-Lombard
    92130 Issy-les-Moulineaux
    Tél : 01 55 38 92 30. Fax : 01 55 38 92 45

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