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SPIROCTAZINE®

spironolactone, altizide

FORMES et PRÉSENTATIONS

Comprimé enrobé (blanc) :  Boîte de 30.


  • COMPOSITION

     p cp
    Spironolactone (DCI) microfine 
    25 mg
    Altizide (DCI) 
    15 mg
    Excipients : Noyau : amidon de maïs modifié, lactose, stéarate de magnésium, laurylsulfate de sodium. Enrobage : copolymérisat neutre d’ester d’acide polyméthacrylique, dioxyde de titane, hypromellose, macrogol 6000, talc.

  • INDICATIONS

    • Hypertension artérielle.
    • OEdèmes d’origine rénale, cardiaque et hépatique.

    POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION

    Hypertension artérielle :
    ½ à 1 comprimé par jour.
    Le traitement est initié à la dose de ½ comprimé par jour ; en cas d’inefficacité, après 6 à 8 semaines de traitement, la posologie sera augmentée à 1 comprimé par jour.
    OEdèmes d’origine cardiaque et rénale :
    • Traitement d’attaque :
      3 à 4 comprimés par jour ; ces doses seront ensuite abaissées en fonction de la réponse du malade.
    • Traitement d’entretien :
      1 à 2 comprimés par jour.
    OEdèmes d’origine hépatique :
    • Traitement d’attaque :
      4 à 6 comprimés par jour.
    • Traitement d’entretien :
      1 à 2 comprimés par jour.
    Dans le cas des oedèmes, ces doses seront adaptées à la réponse obtenue (diurèse, poids) et au bilan électrolytique du malade.
    Coût du traitement journalier : 0,09 à 1,13 euro(s).

    CONTRE-INDICATIONS

    Absolues :
    • Insuffisance rénale sévère ou aiguë, notamment : anurie, dysfonctionnement rénal à évolution rapide.
    • Stade terminal de l’insuffisance hépatique.
    • Hyperkaliémie.
    • Hypersensibilité aux sulfamides.
    • Hypersensibilité à la spironolactone.
    • Autres diurétiques hyperkaliémiants, sels de potassium (sauf en cas d’hypokaliémie) : cf Interactions.
    Relatives :
    • Cirrhotique, quand la natrémie est inférieure à 125 mmol/l.
    • Sujet susceptible de présenter une acidose.

    MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D’EMPLOI


    Mises en garde :

    L’association d’un diurétique épargneur de potassium et d’un natriurétique n’exclut pas la survenue d’une hyperkaliémie ou d’une hypokaliémie.

    Hypokaliémie :
    Le risque de survenue d’une hypokaliémie (< 3,5 mmol/l) doit être prévenu dans certaines populations à risque comme les sujets âgés et/ou dénutris et/ou polymédiqués, les cirrhotiques avec oedèmes et ascite, les coronariens, les insuffisants cardiaques. En effet, dans ces cas, l’hypokaliémie majore la toxicité cardiaque des digitaliques et le risque de troubles du rythme.
    Les sujets présentant un espace QT long sont également à risque, que l’origine en soit congénitale ou iatrogénique. L’hypokaliémie (de même que la bradycardie) agit alors comme facteur favorisant la survenue de troubles du rythme sévères (en particulier des torsades de pointes potentiellement létales).
    Hyperkaliémie :
    Toute prescription d’un médicament agissant sur le système rénine-angiotensine-aldostérone est susceptible de provoquer une hyperkaliémie. Ce risque, potentiellement mortel, est majoré chez les sujets âgés, les insuffisants rénaux et les diabétiques, et/ou en cas d’association de plusieurs médicaments hyperkaliémiants, et/ou lors de la survenue d’événements intercurrents (cf également Interactions).
    Avant d’envisager une association de plusieurs médicaments bloquant le système rénine-angiotensine-aldostérone, il faut évaluer soigneusement le rapport bénéfice/risque et l’existence d’alternatives éventuelles.
    Les principaux facteurs de risque d’hyperkaliémie à prendre en considération sont :
    • diabète, altération de la fonction rénale, âge (> 70 ans) ;
    • association avec un ou plusieurs autres médicaments bloquant le système rénine-angiotensine-aldostérone et/ou d’autres médicaments hyperkaliémiants et/ou de suppléments potassiques. Certains médicaments ou classes thérapeutiques sont en effet susceptibles de favoriser la survenue d’une hyperkaliémie : sels de potassium, diurétiques hyperkaliémiants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), antagonistes de l’angiotensine II (ARA II), anti-inflammatoires non stéroïdiens (y compris inhibiteurs sélectifs de la COX 2), héparines (de bas poids moléculaires ou non fractionnées), immunosuppresseurs comme la ciclosporine ou le tacrolimus, triméthoprime ;
    • événements intercurrents, en particulier : déshydratation, décompensation cardiaque aiguë, acidose métabolique, altération de la fonction rénale, altération importante et soudaine de l’état général (par exemple lors de maladies infectieuses), souffrance et lyse cellulaire (par exemple : ischémie aiguë d’un membre, rhabdomyolyse, traumatismes étendus).
    Le suivi des patients, et notamment des patients à risque, devra comporter un ionogramme sanguin, avec en particulier un contrôle de la kaliémie, de la natrémie, et de la fonction rénale :
    • avant l’instauration du traitement puis une semaine à 15 jours après ;
    • de même, avant et après chaque augmentation de dose ou modification de traitement.
    Puis en traitement d’entretien, les contrôles devront être réalisés régulièrement ou lors de la survenue d’un événement intercurrent.
    Risque d’encéphalopathie hépatique en cas d’atteinte hépatique, surtout quand la natrémie est inférieure à 125 mmol/l, et chez les sujets susceptibles de présenter une acidose. Dans ce cas, l’administration de cette association diurétique doit être immédiatement interrompue.
    Des cas de réaction de photosensibilité ont été rapportés lors de l’utilisation des diurétiques thiazidiques (cf Effets indésirables).
    En cas de survenue de réaction de photosensibilité sous traitement, il est recommandé d’interrompre le traitement. Si une réadministration du traitement est indispensable, il est recommandé de protéger les zones exposées au soleil ou aux UVA artificiels.
    L’attention des sportifs est attirée sur le fait que cette spécialité contient un principe actif pouvant induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage.
    En raison de la présence de lactose, ce médicament est contre-indiqué en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose, ou de déficit en lactase.
    Précautions d’emploi :
    Équilibre hydroélectrolytique :
    • Natrémie : elle doit être contrôlée avant la mise en route du traitement, puis à intervalles réguliers par la suite, plus particulièrement chez les sujets âgés et les cirrhotiques chez lesquels l’administration est déconseillée lorsque la natrémie est inférieure à 125 mmol/l.
    • Calcémie : les diurétiques thiazidiques et apparentés peuvent diminuer l’excrétion urinaire du calcium et entraîner une augmentation légère et transitoire de la calcémie. Une hypercalcémie franche peut être en rapport avec une hyperparathyroïdie méconnue (interrompre le traitement avant d’explorer la fonction parathyroïdienne).
    Acide urique :
    Chez les patients hyperuricémiques avec ou sans crise de goutte, la tendance aux accès de goutte peut être augmentée.
    Fonction rénale :
    La spironolactone et l’altizide ne sont pleinement efficaces que lorsque la fonction rénale est normale ou peu altérée (créatininémie inférieure à des valeurs de l’ordre de 25 mg/l, soit 220 µmol/l pour un adulte).
    La valeur de la créatininémie peut être faussement rassurante quant à la fonction rénale ; celle-ci peut être mieux évaluée par un ionogramme ou une formule comme celle de Cockcroft* qui tient compte de l’âge, du poids et du sexe :
    *  Clcr = [ (140 – âge) × poids ] / [ 0,814 × créatininémie ]
    (avec l’âge exprimé en années, le poids en kg, la créatininémie en µmol/l).
    Cette formule est valable pour les sujets de sexe masculin et doit être corrigée pour les femmes en multipliant le résultat par 0,85.
    L’hypovolémie, secondaire à la perte d’eau et de sodium induite par le diurétique en début de traitement, entraîne une réduction de la filtration glomérulaire. Il peut en résulter une augmentation de l’urée sanguine et de la créatininémie. Cette insuffisance rénale fonctionnelle transitoire est sans conséquence chez le sujet à fonction rénale normale mais peut aggraver une insuffisance rénale préexistante.
    Anesthésie :
    Prudence au cours de l’anesthésie ; la sensibilité à la noréphédrine peut être diminuée, celle à la tubocurarine peut être augmentée.

    INTERACTIONS

    Interactions médicamenteuses : Liées à la spironolactone :

    Certains médicaments ou classes thérapeutiques sont susceptibles de favoriser la survenue d’une hyperkaliémie : les sels de potassium, les diurétiques hyperkaliémiants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les antagonistes de l’angiotensine II, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les héparines (de bas poids moléculaire ou non fractionnées), les immunosuppresseurs comme la ciclosporine ou le tacrolimus, le triméthoprime. L’association de ces médicaments majore le risque d’hyperkaliémie. Ce risque est particulièrement important avec les diurétiques épargneurs de potassium, notamment lorsqu’ils sont associés entre eux ou avec des sels de potassium, tandis que l’association d’un IEC et d’un AINS, par exemple, est à moindre risque dès l’instant que sont mises en oeuvre les précautions recommandées.

    Pour connaître les risques et les niveaux de contrainte spécifiques aux médicaments hyperkaliémiants, il convient de se reporter aux interactions propres à chaque substance.

    Toutefois, certaines substances, comme le triméthoprime, ne font pas l’objet d’interactions spécifiques au regard de ce risque. Néanmoins, ils peuvent agir comme facteurs favorisants lorsqu’ils sont associés à d’autres médicaments déjà mentionnés dans ce chapeau.


    Contre-indiquées (sauf s’il existe une hypokaliémie) :
    • Autres diurétiques épargneurs de potassium, seuls ou associés (amiloride, canrénoate de potassium, triamtérène) : hyperkaliémie potentiellement létale, notamment chez l’insuffisant rénal (addition d’effets hyperkaliémiants).
    • Sels de potassium : hyperkaliémie potentiellement létale, en particulier chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).

    Déconseillées :
    • Ciclosporine, tacrolimus : hyperkaliémie potentiellement létale, notamment chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).
    • Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), sauf s’il existe une hypokaliémie : sauf pour la spironolactone à des doses comprises entre 12,5 mg et 50 mg/jour dans le traitement de l’insuffisance cardiaque : risque d’hyperkaliémie potentiellement létale, notamment chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).

    Nécessitant des précautions d’emploi :
    • Inhibiteurs de l’enzyme de conversion dans le cas du traitement de l’insuffisance cardiaque (traitée par l’association IEC à faibles doses +  diurétique hypokaliémiant à faibles doses) : avec la spironolactone à la posologie de 12,5 mg à 50 mg par jour, et avec des doses d’IEC < 75 mg en équivalent captopril ou < 10 mg en équivalent énalapril ou lisinopril, dans le cas du traitement de l’insuffisance cardiaque de classe III ou IV (NYHA) avec fraction d’éjection < 35 % et préalablement traitée par l’association inhibiteur de conversion + diurétique de l’anse : risque d’hyperkaliémie, potentiellement létale en cas de non-respect des conditions de prescription de cette association. Vérifier au préalable l’absence d’hyperkaliémie et d’insuffisance rénale. Surveillance biologique étroite de la kaliémie et de la créatininémie (1 fois par semaine pendant le premier mois, puis une fois par mois ensuite).

    Liées à l’altizide :
    Déconseillées :
    • Médicaments donnant des torsades de pointes (astémizole, bépridil, diphémanil, érythromycine IV, halofantrine, pentamidine, sparfloxacine, sultopride, vincamine) : torsades de pointes (l’hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie et un espace QT long préexistant). Utiliser des substances ne présentant pas l’inconvénient d’entraîner des torsades de pointes en cas d’hypokaliémie.

    Nécessitant des précautions d’emploi :
    • Autres hypokaliémiants : laxatifs stimulants, amphotéricine B (voie  IV), gluco et minéralocorticoïdes (voie générale), tétracosactide : risque majoré d’hypokaliémie (effet additif). Surveillance de la kaliémie et, si besoin, correction ; à prendre particulièrement en compte en cas de thérapeutique digitalique. Utiliser des laxatifs non stimulants.
    • Digitaliques : hypokaliémie favorisant les effets toxiques des digitaliques. Surveillance de la kaliémie, éventuellement ECG.
    • Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), inhibiteurs de l’angiotensine II : risque d’hypotension artérielle brutale et/ou d’insuffisance rénale aiguë lors de l’instauration du traitement par un IEC ou un inhibiteur de l’angiotensine II en cas de déplétion sodée préexistante (en particulier chez les sujets porteurs de sténose de l’artère rénale).
    • Dans l’hypertension artérielle :
      Lorsqu’un traitement diurétique préalable peut avoir entraîné une déplétion sodée, il faut :
      • soit arrêter le diurétique durant 3 jours avant le début du traitement par l’IEC ou l’inhibiteur de l’angiotensine II, et réintroduire un diurétique hypokaliémiant si nécessaire ;
      • soit administrer des doses initiales réduites de l’IEC ou de l’inhibiteur de l’angiotensine II et suivre une progression lente.
      Dans l’insuffisance cardiaque congestive (ne concerne que l’association aux IEC) :
      Commencer par une dose très faible d’IEC, éventuellement après réduction de la dose du diurétique hypokaliémiant associé.
    • Dans tous les cas :
      Surveiller la fonction rénale (dosage de la créatininémie) dans les premières semaines du traitement par l’IEC ou l’inhibiteur de l’enzyme de conversion.
    • Médicaments donnant des torsades de pointes (amiodarone, disopyramide, quinidiniques, sotalol) : torsades de pointes (l’hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie et un espace QT long préexistant). Prévention de l’hypokaliémie et, si besoin, correction : surveillance de l’espace QT. En cas de torsades, ne pas administrer d’antiarythmique (entraînement électrosystolique).

    A prendre en compte :
    • Calcium (sels de) : risque d’hypercalcémie par diminution de l’élimination urinaire du calcium.
    • Ciclosporine : risque d’augmentation de la créatininémie sans modification des concentrations plasmatiques de ciclosporine, même en l’absence de déplétion hydrosodée.

    Liées à l’association spironolactone et altizide :
    Déconseillées :
    • Lithium : augmentation de la lithémie avec signes de surdosage, comme lors d’un régime désodé (diminution de l’excrétion urinaire du lithium). Si l’association ne peut être évitée, surveillance stricte de la lithémie et adaptation de la posologie du lithium.
    • Antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (sauf s’il existe une hypokaliémie) : hyperkaliémie potentiellement létale notamment chez l’insuffisant rénal (addition des effets hyperkaliémiants).

    Nécessitant des précautions d’emploi :
    • Anti-inflammatoires non stéroïdiens : insuffisance rénale aiguë chez le malade à risque (sujet âgé et/ou déshydraté) par diminution de la filtration glomérulaire (inhibition des prostaglandines vasodilatatrices, due aux AINS). Par ailleurs, réduction de l’effet antihypertenseur. Hydrater le malade et surveiller la fonction rénale en début de traitement.
    • Acide acétylsalicylique, pour des doses anti-inflammatoires d’acide acétylsalicylique (= 1 g par prise et/ou = 3 g par jour) ou pour des doses antalgiques ou antipyrétiques (= 500 mg par prise et/ou < 3 g par jour) : insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté, par diminution de la filtration glomérulaire secondaire à une diminution de la synthèse des prostaglandines rénales. Par ailleurs, réduction de l’effet antihypertenseur. Hydrater le malade et surveiller la fonction rénale an début de traitement.
    • Baclofène : majoration de l’effet antihypertenseur. Surveillance de la pression artérielle et adaptation posologique du diurétique, si nécessaire.
    • Metformine : acidose lactique due à la metformine, déclenchée par une éventuelle insuffisance rénale fonctionnelle liée aux diurétiques et plus spécialement aux diurétiques de l’anse. Ne pas utiliser la metformine lorsque la créatininémie dépasse 15 mg/l (135 µmol/l) chez l’homme et 12 mg/l (110 µmol/l) chez la femme.
    • Produits de contraste iodés : en cas de déshydratation provoquée par les diurétiques, risque majoré d’insuffisance rénale aiguë, en particulier lors d’utilisation de doses importantes de produits de contraste iodés. Réhydratation avant administration du produit iodé.
    • Diurétiques hypokaliémiants : l’association rationnelle, utile pour certains patients, n’exclut pas la survenue d’hypokaliémie ou, en particulier chez l’insuffisant rénal et le diabétique, d’hyperkaliémie. Surveiller la kaliémie, éventuellement l’ECG et s’il y a lieu, reconsidérer le traitement.

    A prendre en compte :
    • Antidépresseurs imipraminiques, neuroleptiques : effet antihypertenseur et risque d’hypotension orthostatique majoré (effet additif).
    • Corticoïdes : diminution de l’effet antihypertenseur (rétention hydrosodée des corticoïdes).
    • Alphabloquants à visée urologique (alfuzosine, doxazosine, prazosine, tamsulosine, térazosine) : majoration de l’effet hypotenseur. Risque majoré d’hypotension orthostatique.
    • Antihypertenseurs alphabloquants : majoration de l’effet hypotenseur. Risque majoré d’hypotension orthostatique.
    • Amifostine : majoration de l’hypotension par addition d’effets indésirables.
    • Autres hyperkaliémiants : risque de majoration de l’hyperkaliémie, potentiellement létale.

    GROSSESSE et ALLAITEMENT

    Grossesse :

    L’administration de ce produit est déconseillée pendant la grossesse.

    Les diurétiques peuvent entraîner une ischémie foetoplacentaire avec un risque d’hypotrophie foetale.

    Liée à la spironolactone :
    Les études chez l’animal n’ont pas mis en évidence d’effet tératogène ; toutefois, à fortes doses, une féminisation des foetus mâles a été décrite lors de l’administration de spironolactone pendant toute la vie foetale, c’est-à-dire après l’organogenèse.
    En clinique, le risque n’est pas connu ; cependant, à ce jour, aucun cas de féminisation des foetus mâles n’a été rapporté.
    En l’absence de données cliniques, la spironolactone est déconseillée pendant toute la grossesse et ne doit être réservée qu’aux indications où il n’existe aucune alternative thérapeutique.
    En particulier, le traitement des oedèmes, de la rétention hydrosodée ou de l’HTA gravidique ne constituent pas une indication au traitement par diurétiques au cours de la grossesse car ceux-ci peuvent entraîner une ischémie foetoplacentaire avec un risque d’hypotrophie foetale.
    Liée à l’altizide :
    En règle générale, l’administration de diurétiques thiazidiques et apparentés doit être évitée chez la femme enceinte et ne jamais être prescrite au cours des oedèmes physiologiques (et ne nécessitant donc pas de traitement) de la grossesse. Les diurétiques peuvent, en effet, entraîner une ischémie foetoplacentaire, avec un risque d’hypotrophie foetale.
    Par ailleurs, dans de rares cas, des thrombocytopénies néonatales sévères ont été rapportées.
    Les diurétiques restent néanmoins un élément essentiel du traitement des oedèmes d’origine cardiaque, hépatique et rénale, survenant chez la femme enceinte.

    Allaitement :
    Lié à la spironolactone :
    La spironolactone est excrétée en faible quantité dans le lait maternel. Néanmoins, elle ne doit pas être utilisée en période d’allaitement en raison :
    • d’une diminution, voire d’une suppression, de la sécrétion lactée ;
    • de ses effets indésirables, notamment biologiques (kaliémie).
    Lié à l’altizide :
    Les thiazidiques sont excrétés en faible quantité dans le lait maternel. Néanmoins, ils ne doivent pas être utilisés en période d’allaitement en raison :
    • d’une diminution, voire d’une suppression, de la sécrétion lactée ;
    • de leurs effets indésirables, notamment biologiques (kaliémie) ;
    • de leur appartenance aux sulfamides avec risques d’allergie et d’ictère nucléaire.

    EFFETS INDÉSIRABLES

    Liés à la spironolactone :
    Ces effets indésirables ont été observés chez l’adulte :
    Une gynécomastie peut apparaître lors de l’utilisation de la spironolactone : son développement semble être en relation aussi bien avec la posologie utilisée qu’avec la durée de la thérapeutique ; elle est habituellement réversible à l’arrêt de l’administration de la spironolactone ; cependant, dans de rares cas, elle peut persister.
    D’autres effets indésirables rares et généralement réversibles à l’arrêt de la thérapeutique ont été rencontrés ; il s’agit de :
    • impuissance chez l’homme ;
    • troubles des règles chez la femme ;
    • intolérance digestive ;
    • éruption cutanée ;
    • somnolence ;
    • crampes des membres inférieurs.
    Au plan biologique :
    Sous spironolactone, la kaliémie peut augmenter modérément. Des hyperkaliémies plus marquées sont rapportées chez l’insuffisant rénal et chez les patients sous supplémentation potassique ou sous IEC : bien que dans leur grande majorité ces hyperkaliémies soient asymptomatiques, elles doivent être rapidement corrigées. En cas d’hyperkaliémie, le traitement par la spironolactone sera arrêté.
    Ces troubles sont habituellement réversibles à l’arrêt du traitement.
    Liés à l’altizide :
    Les effets indésirables biologiques ou cliniques sont pour la plupart dose-dépendants et peuvent être réduits par la recherche de la dose minimale efficace, en particulier dans l’hypertension artérielle.
    Les diurétiques thiazidiques et apparentés peuvent entraîner :
    Au plan biologique :
    • une déplétion potassique avec hypokaliémie, notamment en cas de diurèse intensive, et particulièrement grave dans certaines populations à risque (cf Mises en garde/Précautions d’emploi) ;
    • une hyponatrémie avec hypovolémie, à l’origine d’une déshydratation et d’une hypotension orthostatique. La perte concomitante d’ions chlore peut secondairement entraîner une alcalose métabolique compensatrice : l’incidence et l’amplitude de cet effet sont faibles ;
    • une élévation de l’uricémie et de la glycémie au cours du traitement : l’emploi de ces diurétiques sera soigneusement discuté chez les sujets goutteux et diabétiques ;
    • des troubles hématologiques, beaucoup plus rares, thrombocytopénie, leucopénie, agranulocytose, aplasie médullaire, anémie hémolytique ;
    • hypercalcémie exceptionnelle.
    Au plan clinique :
    • en cas d’insuffisance hépatique, possibilité de survenue d’encéphalopathie hépatique (cf Contre-indications, Mises en garde/Précautions d’emploi) ;
    • réactions d’hypersensibilité, essentiellement dermatologiques, chez des sujets prédisposés aux manifestations allergiques et asthmatiques ;
    • des cas de réaction de photosensibilité (peu fréquent) ont été rapportés (cf Mises en garde/Précautions d’emploi) ;
    • éruptions maculopapuleuses, purpura, possibilité d’aggravation d’un lupus érythémateux aigu disséminé préexistant ;
    • nausées, constipation, vertiges, asthénie, paresthésies, céphalées, rarement constatés et cédant le plus souvent à une réduction de la posologie ;
    • exceptionnellement : pancréatite.

    SURDOSAGE

    Les signes de l’intoxication aiguë se manifestent surtout par des désordres hydroélectrolytiques (hyponatrémie, hypokaliémie).
  • Au plan clinique, possibilité de nausées, vomissements, hypotension artérielle, crampes, vertiges, somnolence, état confusionnel, polyurie ou oligurie allant jusqu’à l’anurie (par hypovolémie).
  • Les premières mesures consistent à éliminer rapidement le ou les produits ingérés par lavage gastrique et/ou administration de charbon activé puis à restaurer l’équilibre hydroélectrolytique dans un centre spécialisé.

    PHARMACODYNAMIE

    Diurétique thiazidique et diurétique épargneur potassique en association (C03EA04 : système cardiovasculaire).

    L’association altizide (diurétique apparenté aux thiazidiques) et spironolactone (diurétique épargneur de potassium à action anti-hormone) permet d’obtenir une faible natriurèse avec un effet d’épargne potassique diminuant ainsi la perte de potassium induite par l’altizide.

    L’altizide agit en inhibant la réabsorption du sodium au niveau du segment cortical de dilution. Il augmente l’excrétion urinaire du sodium et des chlorures et, à un moindre degré, l’excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse et exerçant une action antihypertensive.

    La spironolactone est un antagoniste compétitif de l’aldostérone au niveau des récepteurs de l’hormone minéralo-corticoïde. En bloquant l’échange sodium potassium au niveau du tube rénal, elle réduit la réabsorption des ions sodium et l’excrétion des ions potassium.


    PHARMACOCINÉTIQUE

    Altizide :
    Le métabolisme de l’altizide s’apparente à celui des diurétiques thiazidiques : son absorption intestinale est rapide ; il se distribue à tout le secteur extracellulaire et franchit la barrière placentaire ; son élimination est rénale.
    Passage dans le lait maternel.
    Spironolactone :
    La spironolactone est absorbée au niveau gastro-intestinal. Elle est rapidement transformée en métabolites sanguins dont les deux principaux sont :
    • la canrénone (ou aldadiène),
    • le ß-OH-thiométhyl dérivé,
    et plusieurs autres métabolites non identifiés.
    L’élimination de la spironolactone se fait par voie urinaire (31 % en 5 jours) et dans les fèces (22 % en moyenne en 5 jours).
    Les principaux métabolites urinaires sont :
    • la canrénone (ou aldadiène),
    • l’ester glucuronide de canrénoate,
    • le 6-ß-OH sulfoxide,
    • le 6-ß-OH-thiométhyl dérivé,
    • le 15-alpha-hydroxycanrénone.
    L’effet maximal antiminéralocorticoïde de la spironolactone s’obtient au bout de 24 heures ; son effet diurétique se prolonge de 24 à 48 heures.
    La spironolactone ou ses métabolites peuvent traverser la barrière placentaire ou apparaître dans le lait maternel.

    SÉCURITE PRÉCLINIQUE

    La spironolactone est transformée partiellement dans l’organisme en canrénone ou aldadiène et en nombreux métabolites, dont les plus actifs sont la spironolactone inchangée, le 7-alpha-thiospironolactone et le 7-alpha-thiométhylspironolactone.

    Les tests de mutagenèse ont fourni des résultats divergents.

    Certaines études de cancérogenèse réalisées avec la canrénone ont montré l’existence d’anomalies sans qu’il soit possible d’extrapoler les résultats à l’espèce humaine. Les études réalisées avec la spironolactone sont négatives.


    PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE

    LISTE II
    AMM3400935223777 (1982 rév 22.01.2009).
      
    Prix :5.64 euros (30 comprimés).
    Remb Séc soc à 65 %. Collect.


    Laboratoires LEURQUIN MEDIOLANUM
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