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MÉTHADONE CHLORHYDRATEAssistance Publique-Hôpitaux de Paris



FORMES et PRÉSENTATIONS

Sirop à 5 mg/3,75 ml, à 10 mg/7,5 ml, à 20 mg/15 ml, à 40 mg/15 ml et à 60 mg/15 ml :  Récipients unidoses fermés par un bouchon de sécurité enfant, boîtes unitaires.
Gélule (constituée d’un corps de couleur blanche) à 1 mg (avec inscription en couleur noire « 1 mg » en radial et coiffe de couleur rose), à 5 mg (avec inscription en couleur noire « 5 mg » en radial et coiffe de couleur ivoire), à 10 mg (avec inscription en couleur noire « 10 mg » en radial et coiffe de couleur jaune), à 20 mg (avec inscription en couleur noire « 20 mg » en radial et coiffe de couleur caramel) et à 40 mg (avec inscription en couleur noire « 40 mg » en radial et coiffe de couleur brune) :  Boîtes de 7, sous plaquette thermoformée.


COMPOSITION

Sirop :p unidose
Méthadone (DCI) chlorhydrate 
5 mg
ou
10 mg
ou
20 mg
ou
40 mg
ou
60 mg
Excipients (communs) : acide sorbique, glycérol, D-xylose, saccharose, concentré pour sirop d’orange amère, eau purifiée.
  • Teneur en saccharose, environ : 2 g/unidose de 3,75 ml, 4 g/unidose de 7,5 ml, 9 g/unidose de 15 ml.

    Teneur en éthanol : 14 mg/ml.

    Gélule :p gélule
    Méthadone (DCI) chlorhydrate 
    1 mg
    ou
    5 mg
    ou
    10 mg
    ou
    20 mg
    ou
    40 mg
    Excipients (communs) : carmellose sodique, carboxyméthylamidon sodique (type A), stéarate de magnésium, silice colloïdale anhydre, lactose monohydraté. Enveloppe de la gélule : gélatine, dioxyde de titane (E 171), oxyde de fer (E 172) rouge (gél à 1 mg), jaune (gél à 5 mg et à 10 mg), rouge, noir et jaune (gél à 20 mg et à 40 mg) [uniquement pour la coiffe].

  • INDICATIONS

    Sirop :
    Traitement substitutif des pharmacodépendances majeures aux opiacés dans le cadre d’une prise en charge médicale, sociale et psychologique.
    Gélule :
    Traitement de substitution des pharmacodépendances majeures aux opiacés dans le cadre d’une prise en charge médicale, sociale et psychologique, en relais de la forme sirop chez des patients traités par la forme sirop depuis au moins 1 an et stabilisés, notamment au plan médical et des conduites addictives.

    POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION

    Sirop :
    • Mise en place du traitement : la première dose quotidienne est habituellement de 20 à 30 mg selon le niveau de dépendance physique et doit être administrée au moins 10 heures après la dernière prise d’opiacés.
    • Adaptation posologique : la posologie est adaptée progressivement jusqu’à 40 à 60 mg en une à deux semaines en fonction de la réponse clinique pour prévenir les signes de sevrage ou un possible surdosage.
    • Dose d’entretien :
      Elle est obtenue par augmentation de 10 mg par semaine et se situe habituellement entre 60 et 100 mg/jour. Des doses supérieures peuvent être nécessaires.
      Les modifications de posologies sont alors déterminées après réévaluation clinique et des prises en charge associées.
      Le traitement est administré en une prise unique quotidienne (cf Conditions de prescription et de dispensation).
    • Conditions d’arrêt du traitement : l’arrêt du traitement doit se faire par diminution progressive de la posologie, par paliers, au moins hebdomadaires, de 5 à 10 mg. Pendant cette période de diminution progressive des doses, il est nécessaire d’être vigilant à toute reprise de l’intoxication, qui nécessiterait un retour à la posologie antérieure.
    • Le flacon est équipé d’un bouchon de sécurité.
    • Ne pas conserver de flacon unidose ouvert ou à demi consommé.

    Conditions de prescription et de délivrance de la méthadone :
    Le traitement est réservé aux adultes et adolescents volontaires.
    Les conditions de prescription et de délivrance de la méthadone sont les suivantes :
    • Stupéfiant : prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999. Durée maximale de prescription limitée à 14 jours. Délivrance fractionnée par périodes de 7 jours.
    • Dans le cadre de la prescription et de la délivrance de la méthadone en établissement de santé ou en établissement pénitentiaire, le traitement est délivré quotidiennement sous contrôle médical ou infirmier.
    • Dans le cadre d’une prise en charge en centre spécialisé de soins aux toxicomanes, le médecin pourra, en fonction de la situation du patient et notamment au regard de sa stabilisation, confier au patient jusqu’à 7 jours maximum de traitement.
    • Dans le cadre de la prescription en établissement de santé pour un patient suivi en externe, la délivrance aura lieu en pharmacie de ville.
    • Dans le cadre d’une délivrance en pharmacie de ville, la prescription pourra, en cas de nécessité, préciser que la dispensation par le pharmacien d’officine doit se faire quotidiennement.
    • Médicament soumis à prescription initiale réservée aux médecins exerçant en centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST) ou aux médecins exerçant dans un établissement de santé dans les cas prévus par la circulaire DGS/DHOS n ° 2002/57 du 30 janvier 2002, dont le renouvellement ne peut être effectué par un médecin exerçant en CSST ou un médecin de ville que selon les modalités de relais prévues par la circulaire précitée.
    • Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
    Mise en place du traitement :
    Les patients sont volontaires et doivent accepter les contraintes de la prise en charge :
    • venir régulièrement dans l’établissement de santé ou au centre de traitement,
    • se soumettre à des analyses urinaires périodiques de contrôle.
    Une première analyse urinaire vérifiera la réalité d’une consommation récente d’opiacés et l’absence de prise de méthadone comportant un traceur spécifique et faisant l’objet de la présente autorisation de mise sur le marché. Ce contrôle urinaire permet de s’assurer qu’un même patient ne bénéficie pas de deux suivis avec prescription de méthadone.
    Suivi du traitement :
    Les analyses urinaires sont ensuite pratiquées une à deux fois par semaine pendant les trois premiers mois de prescription, puis deux fois par mois à l’issue de cette première phase. Les contrôles portent sur : la méthadone, les opiacés naturels et/ou de synthèse, l’alcool, la cocaïne, l’amphétamine, les dérivés amphétaminiques, le cannabis, le LSD. La recherche et le dosage des produits listés ne sont pas systématiques mais sont effectués sur demande du prescripteur.
    Le relais à l’issue de la prise en charge en établissement de santé ou en établissement pénitentiaire, à l’issue de la détention, soit vers un médecin de ville, soit vers un centre spécialisé doit être envisagé avec le patient dès le début du traitement.
    Le médecin du centre spécialisé de soins aux toxicomanes déterminera, en collaboration avec l’équipe de soins, l’opportunité de l’orientation du patient vers un médecin de ville pour la poursuite du traitement. Ce médecin de ville sera choisi par accord entre le patient et le prescripteur initial, le cas échéant, sur proposition de ce dernier.
    Au moment du relais, l’ordonnance du prescripteur initial devra mentionner le nom du médecin de ville choisi.
    La décision d’une telle orientation s’appuiera sur les recommandations de la Commission des traitements de substitution, en particulier :
    • la capacité du malade à gérer de façon autonome son traitement,
    • une posologie de méthadone stabilisée,
    • des dosages urinaires négatifs aux opiacés.
    La nécessité des contrôles urinaires ultérieurs devra être déterminée par le médecin de ville.
    Lors de la prescription par un médecin de ville, celui-ci devra déterminer, en accord avec le patient, le pharmacien qui réalisera la dispensation du traitement. Le pharmacien choisi doit être contacté par le médecin de ville. Le nom du pharmacien qui assurera la dispensation sera inscrit sur l’ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999 établie par le médecin.

    Gélule :
    La forme gélule n’est pas destinée à la mise en place d’un traitement par la méthadone (cf Indications et Conditions de prescription et de délivrance).
    Passage de la forme sirop à la forme gélule :
    La forme gélule sera d’emblée prescrite à la posologie correspondant à la posologie d’entretien atteinte avec la forme sirop.
    La première prise de gélule doit avoir lieu le lendemain de la dernière prise de sirop, à l’heure habituelle.
    La posologie se situe habituellement entre 60 et 100 mg/jour, même si des doses supérieures peuvent être nécessaires chez certains patients.
    Les modifications de posologies ultérieures seront fondées, comme pour la forme sirop, sur la réévaluation clinique du patient en tenant compte des prises en charges associées.
    Le traitement sera administré en une prise unique quotidienne (cf Conditions de prescription et de délivrance).
    Conditions d’arrêt du traitement :
    Si une tentative d’interruption du traitement de substitution est décidée, une décroissance posologique très progressive est impérative, en respectant un intervalle d’au moins une semaine entre chaque diminution (de 1 à 5 mg) de la posologie. Une prudence particulière est recommandée pendant toute cette période, et le suivi sera rapproché afin de détecter, d’une part, tout symptôme clinique évoquant un syndrome de sevrage (à compenser immédiatement par un retour au palier posologique précédent) et, d’autre part, toute reprise des conduites addictives, qui serait incompatible avec la poursuite du traitement par la forme gélule (cf Conditions de prescription et de délivrance).

    Conditions de prescription et de délivrance de la méthadone :
    Le cadre de prescription et de délivrance de la gélule, tel que défini ci-dessous, a pour objet de limiter le risque d’abus et d’usage détourné de cette forme de méthadone, notamment la prise du médicament par des patients non dépendants aux opiacés, peu tolérants, voire totalement naïfs, pour lesquels il existe un risque létal pour une dose de l’ordre de 1 mg/kg.
    En cas d’usage détourné ou de mésusage avéré de la gélule par un patient (tentative d’injection, usage illicite), le médecin devra obligatoirement revenir à une prescription de méthadone sous forme sirop.
    Le traitement est réservé aux adultes et adolescents de plus de 15 ans volontaires.
    Les conditions de prescription et de délivrance de la gélule de méthadone sont les suivantes :
    • Stupéfiant : prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999. Durée maximale de prescription limitée à 14 jours. Délivrance fractionnée par périodes de 7 jours maximum.
    • Le prescripteur mentionnera sur l’ordonnance la durée de traitement correspondant à chaque fraction. Toutefois, pour des raisons particulières tenant à la situation du patient, le prescripteur peut exclure le fractionnement en portant sur l’ordonnance la mention « Délivrance en une seule fois ».
    • Dans le cadre d’une délivrance en officine, la prescription pourra, en cas de nécessité, préciser que la dispensation par le pharmacien d’officine doit se faire quotidiennement.
    • Médicament soumis à prescription initiale semestrielle réservée aux médecins exerçant en centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST) ou aux médecins exerçant dans les services hospitaliers spécialisés dans les soins aux toxicomanes.
    • Renouvellement non restreint.
    • Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
    Instauration du traitement :
    Les patients sont volontaires et doivent accepter les contraintes de prise en charge :
    • consultation semestrielle en CSST ou en service hospitalier spécialisé dans les soins aux toxicomanes ;
    • se soumettre à une analyse urinaire de contrôle à l’instauration du traitement et à l’occasion de chaque renouvellement semestriel de la prescription.
    Cette analyse urinaire vérifiera la réalité de la prise de méthadone et l’absence de consommation récente d’opiacés. Les contrôles portent sur : la méthadone, les opiacés naturels et/ou de synthèse, l’alcool, la cocaïne, l’amphétamine, les dérivés amphétaminiques, le cannabis et le LSD. La recherche et le dosage des produits listés ne sont pas systématiques, mais sont effectués sur demande du prescripteur.
    Modalités de prescription et de délivrance :
    La primo-prescription de la gélule de méthadone sera faite par un médecin exerçant en CSST ou en service hospitalier spécialisé dans les soins aux toxicomanes, auquel le médecin traitant aura adressé son patient, en accord avec ce dernier.
    Après la mise en place du traitement par la gélule de méthadone, le médecin primo-prescripteur adressera à nouveau le patient vers son médecin traitant.
    Lors de chaque prescription initiale, l’ordonnance de délégation (ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999) établie par le médecin devra mentionner, en accord avec le patient, le nom du médecin traitant et le nom du pharmacien ou de l’officine qui assurera la délivrance.
    Lors du premier renouvellement de prescription par le médecin traitant, le patient devra présenter au pharmacien d’officine l’ordonnance de délégation du primo-prescripteur ainsi que celle du médecin traitant.


    CONTRE-INDICATIONS

    • Age inférieur à 15 ans.
    • Insuffisance respiratoire grave.
    • Hypersensibilité à la méthadone.
    • Traitement concomitant par un agoniste-antagoniste morphinique (pentazocine, buprénorphine, nalbuphine) ou par sultopride (cf Interactions).

    MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D’EMPLOI


    Mises en garde :
    • Il est recommandé, lors de chaque consultation, de vérifier l’absence de pratique d’injection par le patient.
    • Le chlorhydrate de méthadone est un dérivé morphinique, dont l’usage est exclusivement réservé au traitement des pharmacodépendances aux opiacés.
    • Le succès du traitement est fortement corrélé à la posologie et aux mesures médico-psychologiques et socio-éducatives associées.
    • Le traitement peut révéler des troubles psychiatriques nécessitant une prise en charge spécialisée, adaptée à chaque patient.
    • L’arrêt brutal du traitement entraîne l’apparition d’un syndrome de sevrage opiacé et une diminution de la tolérance acquise.
      Sirop : en cas de reprise du traitement, les mêmes précautions que lors de la mise en place du traitement doivent être prises.
    • La méthadone présente un risque létal, pour une dose de l’ordre de 1 mg/kg, chez des sujets non dépendants aux opiacés, peu tolérants, voire totalement naïfs.
    • Des cas d’allongement de l’intervalle QT et de torsades de pointes ont été rapportés au cours de traitements par la méthadone, principalement pour des posologies élevées (> 120 mg/j). La méthadone doit être administrée avec prudence, sous surveillance clinique, électrolytique et ECG, aux patients présentant un risque d’allongement de l’intervalle QT, c’est-à-dire en cas :
      • d’antécédent connu d’allongement du QT (congénital ou acquis) ;
      • d’antécédents familiaux de mort subite ;
      • de posologie élevée, supérieure à 120 mg/j ;
      • de pathologie cardiaque évoluée ;
      • de traitements médicamenteux concomitant avec des médicaments connus pour allonger l’intervalle QT (antiarythmiques de classe la, antiarythmiques de classe III, certains neuroleptiques), certains antiparasitaires, le bépridil, le cisapride, le diphémanil, l’érythromycine IV, la luméfantrine, la mizolastine, la moxifloxacine, la spiramycine IV, la vincamine IV), avec des médicaments connus pour provoquer une hypokaliémie, ou pour entraîner une bradycardie, ou pour inhiber significativement le métabolisme de la méthadone (cf Interactions).
    • La prise concomitante de méthadone avec de la naltrexone, des boissons alcoolisées ou des médicaments contenant de l’alcool est déconseillée (cf Interactions).
    • En raison de la présence de saccharose, la forme sirop est contre-indiquée en cas d’intolérance au fructose, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose, ou de déficit en sucrase-isomaltase.
    • En raison de la présence de lactose, la forme gélule est contre-indiquée en cas de galactosémie congénitale, de syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou de déficit en lactase.
    Précautions d’emploi :

    Tenir compte, si nécessaire, dans la ration journalière, de la teneur en saccharose du sirop (cf Composition).

    Tenir compte de la teneur en alcool du sirop (cf Composition).

    La méthadone est également à utiliser avec précaution chez les sujets âgés, les femmes enceintes ou encore les patients présentant une pathologie telle que asthme, insuffisance respiratoire, rénale ou hépatique grave, insuffisance surrénalienne, hypothyroïdie, hypertrophie prostatique, épilepsie, diabète.


    INTERACTIONS

    Interactions médicamenteuses :
    Médicaments susceptibles de donner des torsades de pointe :
    Ce trouble du rythme cardiaque grave peut être provoqué par un certain nombre de médicaments, antiarythmiques ou non. L’hypokaliémie est un facteur favorisant, de même que la bradycardie ou un allongement préexistant de l’intervalle QT congénital ou acquis.
  • Les médicaments concernés sont notamment des antiarythmiques de classe la et III, certains neuroleptiques.
  • En ce qui concerne l’érythromycine, la spiramycine, la vincamine, seules les formes administrées par voie intraveineuse sont concernées par cet effet.
  • L’utilisation d’un médicament torsadogène avec un autre médicament torsadogène est contre-indiquée en règle générale. Toutefois, certaines sous-classes, ainsi que la méthadone, font exception à cette règle. Contre-indiquées : Cf Contre-indications.
    • Morphiniques agonistes-antagonistes (nalbuphine, buprénorphine, pentazocine) : diminution de l’effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage.
    • Sultopride : risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe.

    Déconseillées : Cf Mises en garde/Précautions d’emploi.
    • Antiarythmiques de classe la (quinidine, hydroquinidine, disopyramide), antiarythmiques de classe III (amiodarone, dofétilide, ibutilide, sotalol), certains neuroleptiques (amisulpride, chlorpromazine, cyamémazine, dropéridol, halopéridol, lévomépromazine, pimozide, sulpiride, thioridazine, tiapride, véralipride) sauf sultopride (cf associations contre-indiquées), certains antiparasitaires (halofantrine, luméfantrine, pentamidine), bépridil, cisapride, diphémanil, érythromycine IV, mizolastine, moxifloxacine, spiramycine IV, vincamine IV : risque majoré d’allongement de l’intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique.
    • Consommation d’alcool : majoration par l’alcool de l’effet sédatif des analgésiques morphiniques. L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l’utilisation de machines. Éviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l’alcool.
    • Naltrexone : risque d’apparition d’un syndrome de sevrage.

    Nécessitant des précautions d’emploi :
    • Bêtabloquants dans l’insuffisance cardiaque (bisoprolol, carvédilol, métoprolol, nébivolol) : risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique.
    • Cimétidine (utilisée à des doses >= 800 mg/j) : augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone avec surdosage et risque majoré d’allongement de l’intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique renforcée ; s’il y a lieu, adaptation de la posologie de la méthadone pendant le traitement par la cimétidine et après son arrêt.
    • Fluvoxamine : augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone avec surdosage et risque majoré d’allongement de l’intervalle QT et de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique renforcée ; s’il y a lieu, adaptation de la posologie de la méthadone pendant le traitement par l’antidépresseur et après son arrêt.
    • Médicaments bradycardisants (antiarythmiques de classe la, certains antiarythmique de classe III, antagonistes du calcium bradycardisants [diltiazem, vérapamil], anticholinestérasiques, bêtabloquants, antihypertenseurs d’action centrale, digitaliques) : risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Surveillance clinique et électrocardiographique.
    • Médicaments hypokaliémiants (amphotéricine B voie IV, glucocorticoïdes, diurétiques hypokaliémiants seuls ou associés, laxatifs stimulants, tétracosactide) : risque majoré de troubles du rythme ventriculaire, notamment de torsades de pointe. Corriger toute hypokaliémie avant d’administrer la méthadone et réaliser une surveillance clinique, électrolytique et électrocardiographique.
    • Inducteurs enzymatiques (carbamazépine, phénobarbital, oxcarbazépine, primidone, phénytoïne [et par extrapolation fosphénytoïne], rifabutine, rifampicine, griséofulvine) : diminution des concentrations plasmatiques de méthadone, avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage, par augmentation de son métabolisme hépatique. Surveillance clinique régulière et adaptation de la posologie de la méthadone.
    • Efavirenz, névirapine : diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique par l’antiviral. Surveillance clinique régulière et adaptation de la posologie de la méthadone.
    • Amprénavir (et par extrapolation, fosamprénavir), nelfinavir, ritonavir : diminution des concentrations plasmatiques de méthadone avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage par augmentation de son métabolisme hépatique par l’antiprotéase. Surveillance clinique régulière et adaptation éventuelle de la posologie de la méthadone.

    A prendre en compte :
    • Autres analgésiques morphiniques, barbituriques, benzodiazépines, antitussifs morphine-like (dextrométhorphane, noscapine, pholcodine), antitussifs morphiniques vrais (codéine, éthylmorphine) : risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
    • Autres médicaments sédatifs : il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s’agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple, le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide. L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l’utilisation de machines.

    GROSSESSE et ALLAITEMENT

    Grossesse :

    Compte tenu des données disponibles et du bénéfice maternel et foetal, l’utilisation de la méthadone est possible au cours de la grossesse, quel qu’en soit le terme.

    En cours de grossesse, des doses plus importantes de méthadone sont parfois nécessaires pour l’équilibre du traitement.

    La prise chronique de méthadone par la mère en fin de grossesse, quelle que soit la dose, peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage aux opiacés chez le nouveau-né, dont l’apparition peut être retardée de plusieurs heures à quelques jours.


    Allaitement :

    La méthadone passe dans le lait maternel. La décision d’allaitement dépend de l’évaluation du rapport bénéfice/risque pour l’enfant. La méthadone pourrait prévenir chez le nouveau-né la survenue d’un syndrome de sevrage consécutif à une imprégnation opiacée in utero.


    CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES

    L’attention est attirée, notamment chez les conducteurs de véhicules et les utilisateurs de machines, sur les risques de somnolence attachés à l’utilisation de ce médicament, particulièrement en début de traitement.

  • EFFETS INDÉSIRABLES

    • Chez le sujet pharmacodépendant aux opiacés lors de la mise en place du traitement par la méthadone, les effets indésirables les plus fréquents sont : euphorie, vertiges, somnolence, nausées, vomissements, constipation, sédation, hypersudation, dysurie, oedèmes.
    • Chez le sujet pharmacodépendant aux opiacés traité par la méthadone en phase d’entretien, les effets indésirables les plus fréquents sont : hypersudation, nausées, constipation.
    • Chez le sujet non dépendant physiquement aux opiacés, la méthadone entraîne les mêmes effets que tous les morphiniques.
    Effets indésirables les plus sévères : dépression respiratoire, hypotension sévère, arrêt respiratoire, choc, arrêt cardiaque.
  • Autres effets :
    • système nerveux central : euphorie, maux de tête, insomnie, agitation, altération de la perception visuelle ;
    • tube digestif : bouche sèche, anorexie, spasmes des voies biliaires ;
    • système cardiovasculaire : flush facial, bradycardie, palpitation, hypotension artérielle symptomatique ; rares cas d’allongement de l’intervalle QT et de torsades de pointe ;
    • appareil génito-urinaire : rétention urinaire, diminution de la libido, très rares cas de gynécomastie ;
    • allergie : prurit, urticaire, rashs cutanés, oedème.
    En raison de la présence de glycérol (forme sirop), risque de troubles digestifs et de diarrhées (pour une quantité de glycérol > 1 g/prise ou 3 g/24 heures).

  • SURDOSAGE

    Signes :
    Myosis, bradypnée, dépression respiratoire, oedème pulmonaire, somnolence, coma avec hypotension artérielle, bradycardie, apnée.
    Traitement :
    Le traitement symptomatique de la dépression respiratoire et de l’hypotension doit faire appel aux mesures de réanimation habituelles.
    En cas de risque vital, l’administration par voie IV ou IM d’opiacés antagonistes (naloxone) doit tenir compte de la longue durée d’action de la méthadone (36 à 48 heures).

    PHARMACODYNAMIE

    Médicaments utilisés dans la dépendance aux opiacés (code ATC : N07BC02 ; N : système nerveux central).

    La méthadone est un agoniste des récepteurs opiacés qui agit principalement sur les récepteurs µ. Comme les autres opiacés, elle possède des propriétés analgésiques et antitussives et entraîne un syndrome de dépendance pharmacologique. Cependant, ses propriétés euphorisantes sont faibles.


    PHARMACOCINÉTIQUE

    Absorption :
    Du fait de son caractère liposoluble, la méthadone administrée par voie orale est bien absorbée par le tube digestif. Elle subit un effet de premier passage hépatique.
    Distribution :
    La méthadone se lie à l’albumine et aux autres protéines plasmatiques et tissulaires, ce qui peut expliquer ses effets cumulatifs et sa lente vitesse d’élimination (son taux de fixation aux protéines plasmatiques est de 60 à 90 %). Les concentrations tissulaires en méthadone (poumon, foie, rein) sont supérieures à la concentration plasmatique.
    Elle diffuse à travers le placenta et est excrétée dans le lait. Sa demi-vie plasmatique est de 12 à 18 heures (moyenne 15 heures) après une administration orale unique.
    Des variations de concentrations plasmatiques interindividuelles sont observées chez les sujets toxicomanes. Pour des patients recevant 100 ou 120 mg/jour de méthadone, la demi-vie plasmatique du produit est de 13 à 47 heures (moyenne 25 heures). Le suivi des taux plasmatiques pour la conduite du traitement est d’utilité discutée dans la littérature.
    Métabolisme et élimination :
    La méthadone est métabolisée principalement au niveau hépatique où elle subit une N-déméthylation et une cyclisation sans conjugaison. Les métabolites sont inactifs.
    La méthadone est excrétée par filtration glomérulaire puis subit une réabsorption rénale. Sa clairance rénale diminue avec l’augmentation du pH urinaire.
    L’excrétion urinaire est dose-dépendante et représente la voie principale d’élimination. Après l’administration d’une dose unique de méthadone, 20 % sont excrétés dans les urines sous forme inchangée et 13 % sous forme métabolisée. 20 à 40 % de la dose initiale sont également excrétés dans les fèces sous forme métabolisée via la bile. La méthadone peut être trouvée dans la sueur et la salive.

    SÉCURITE PRÉCLINIQUE

    La DL50 chez le rat est de 95 mg/kg (voie orale). La DL50 chez la souris par voie IV est de 20 mg/kg.


    CONDITIONS DE CONSERVATION

    Sirop : A conserver à une température ne dépassant pas 25 °C.


    MODALITÉS MANIPULATION/ÉLIMINATION

    Gélule :
    Découper une unité du blister.
    Peler chaque unité à partir du coin non scellé pour accéder à la feuille d’aluminium qui peut être percée afin de libérer la gélule.

    PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE

    STUPÉFIANTS  ; prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999. Durée maximale de prescription limitée à 14 jours. Délivrance fractionnée par périodes de 7 jours.
  • Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement.
  • Sirop :
    Dans le cadre de la prescription et de la délivrance de la méthadone en établissement de santé ou en établissement pénitentiaire, le traitement est délivré quotidiennement sous contrôle médical ou infirmier.
  • Dans le cadre d’une prise en charge en centre spécialisé de soins aux toxicomanes, le médecin pourra, en fonction de la situation du patient et notamment au regard de sa stabilisation, confier au patient jusqu’à sept jours maximum de traitement.
  • Dans le cadre de la prescription en établissement de santé pour un patient suivi en externe, la délivrance aura lieu en pharmacie de ville.
  • Dans le cadre d’une délivrance en pharmacie de ville, la prescription pourra, en cas de nécessité, préciser que la dispensation par le pharmacien d’officine doit se faire quotidiennement.
  • Médicament soumis à prescription initiale réservée aux médecins exerçant en centres spécialisés de soins aux toxicomanes (CSST) ou aux médecins exerçant dans un établissement de santé dans les cas prévus par la circulaire DGS/DHOS n ° 2002/57 du 30 janvier 2002, dont le renouvellement ne peut être effectué par un médecin exerçant en CSST ou un médecin de ville que selon les modalités de relais prévues par la circulaire précitée.
  • Gélule :
    Le prescripteur mentionnera sur l’ordonnance la durée de traitement correspondant à chaque fraction. Toutefois, pour des raisons particulières tenant à la situation du patient, le prescripteur peut exclure le fractionnement en portant sur l’ordonnance la mention « Délivrance en une seule fois ».
  • Médicament soumis à prescription initiale semestrielle réservée aux médecins exerçant en centres spécialisés de soins aux toxicomanes ou aux médecins exerçant dans les services hospitaliers qui ont l’expérience de la prise en charge des soins aux toxicomanes.
  • Prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999.
    AMM3400933894580 (1995 rév 22.12.2008) sirop à 5 mg/3,75 ml.
    3400933894351 (1995 rév 22.12.2008) sirop à 10 mg/7,5 ml.
    3400933894412 (1995 rév 22.12.2008) sirop à 20 mg/15 ml.
    3400934004155 (1995 rév 19.01.2009) sirop à 40 mg/15 ml.
    3400934004216 (1995 rév 22.12.2008) sirop à 60 mg/15 ml.
    3400937914628 (2007 rév 08.04.2008) 7 gél à 1 mg.
    3400937914796 (2007 rév 08.04.2008) 7 gél à 5 mg.
    3400937914857 (2007 rév 07.04.2008) 7 gél à 10 mg.
    3400937914918 (2007 rév 08.04.2008) 7 gél à 20 mg.
    3400938050813 (2007 rév 08.04.2008) 7 gél à 40 mg.
      
    Prix :1.14 euros (1 unidose à 5 mg/3,75 ml).
    1.24 euros (1 unidose à 10 mg/7,5 ml).
    1.43 euros (1 unidose à 20 mg/15 ml).
    1.51 euros (1 unidose à 40 mg/15 ml).
    1.61 euros (1 unidose à 60 mg/15 ml).
    3.17 euros (7 gélules à 1 mg).
    5.14 euros (7 gélules à 5 mg).
    5.89 euros (7 gélules à 10 mg).
    7.39 euros (7 gélules à 20 mg).
    8.03 euros (7 gélules à 40 mg).
    Remb Séc soc à 65 %. Collect.

    Titulaire de l’AMM : AP-HP.

    Exploitant :


    BOUCHARA-RECORDATI
    68, rue Marjolin. BP 67
    92302 Levallois-Perret cdx
    Tél : 01 45 19 10 00

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