alfentanil
FORMES et PRÉSENTATIONS |
Solution injectable à 5 mg : Ampoules de 10 ml, boîte de 10.
COMPOSITION |
p ampoule | ||
de 2 ml | de 10 ml | |
Alfentanil (DCI) base | 1 mg | 5 mg |
(sous forme de chlorhydrate : 1,088 mg/amp de 2 ml ; 5,44 mg/amp de 10 ml) |
INDICATIONS |
- En raison de son action rapide et de courte durée, l’alfentanil est particulièrement indiqué pour l’anesthésie ambulatoire ou de courte durée.
- L’alfentanil peut être également utilisé pour les interventions de durée moyenne ou longue sous forme de réinjections à la demande ou en perfusion continue.
POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION |
Ventilation spontanée (adulte) | ||
durée de l’intervention | doses d’induction | réinjection (toutes les 10 à 15 min si prolongation) |
< 10 min | 7 à 12 µg/kg | 5 à 10 µg/kg |
Ventilation assistée* | |||
durée de l’intervention | doses d’induction | doses d’entretien | |
soit inj répétées toutes les 10 à 15 min | soit perfusion continue (µg/kg/min) | ||
10 à 30 min | 20 à 40 µg/kg | 15 µg/kg | – |
30 à 60 min | 40 à 80 µg/kg | 15 µg/kg | 1 à 1,5 |
> 60 min | 80 à 150 µg/kg | – | 1 à 1,5 |
(en plusieurs min) |
* Ces doses impliquent une surveillance attentive de la ventilation au moins 3 heures après la fin de l’intervention.
- Afin d’éviter une dépression respiratoire postopératoire, l’administration d’alfentanil sera arrêtée avant la fin de l’intervention.
- La dose d’entretien peut être augmentée au moment des temps opératoires douloureux ou si le protocole anesthésique ne comporte pas d’anesthésique par inhalation.
- A la dose de 120 µg/kg, l’alfentanil pourra être employé comme inducteur d’anesthésie à condition d’assurer simultanément une relaxation musculaire suffisante.
CONTRE-INDICATIONS |
- Hypersensibilité connue aux morphiniques.
- Dépression respiratoire non assistée.
- Pneumopathie chronique obstructive.
- Myasthénie contre-indiquant l’usage de myorelaxant.
- Agonistes-antagonistes morphiniques (cf Interactions).
MISES EN GARDE et PRÉCAUTIONS D’EMPLOI |
Mises en garde :
- L’assistance respiratoire doit obligatoirement être prévue ; l’utilisation de doses élevées sera de préférence accompagnée d’un contrôle post-opératoire minutieux de la ventilation. Les antimorphiniques sont, en cas de nécessité, des antagonistes fiables de la dépression respiratoire.
- L’administration d’un anticholinergique (atropine) doit être pratiquée de préférence immédiatement avant l’injection par voie IV pour prévenir les effets cholinergiques.
- Lors de l’induction, l’alfentanil peut induire une rigidité musculaire. Cette rigidité peut être évitée en prenant les mesures suivantes :
- l’administration en injection lente doit être suffisamment lente lorsque l’alfentanil est utilisé à faibles doses ;
- l’administration de myorelaxants immédiatement avant celle d’alfentanil prévient la rigidité musculaire.
- l’administration en injection lente doit être suffisamment lente lorsque l’alfentanil est utilisé à faibles doses ;
- Pendant l’anesthésie, l’hyperventilation peut modifier les réponses du patient au C02, entraînant une modification de la ventilation post-opératoire.
- L’administration de ce médicament est à éviter avec la naltrexone et la prise de boissons alcoolisées, et de médicaments contenant de l’alcool (cf Interactions).
- En cas d’hypovolémie non corrigée ou d’insuffisance cardiaque non compensée, la dose d’induction devra être adaptée et administrée lentement afin d’éviter une dépression cardiovasculaire souvent majorée par l’administration concomitante d’autres drogues anesthésiques.
- L’administration d’alfentanil en bolus IV rapides doit être évitée chez les patients présentant des troubles de la circulation intracérébrale : chez ces patients, une diminution transitoire de la pression artérielle a parfois été associée à une réduction de courte durée de la pression cérébrale de perfusion.
- Chez le sujet âgé et chez l’obèse, ainsi qu’au cours d’une utilisation en perfusion d’une durée supérieure à 3 heures, la demi-vie terminale pourra être allongée : il conviendra d’en tenir compte au cours de l’administration du médicament.
- En cas d’insuffisance hépatique, étant donné que le métabolisme de l’alfentanil est presque exclusivement hépatique, sa durée d’action peut être prolongée. En conséquence, la surveillance postopératoire doit être prolongée et les doses devront être réduites quand 40 µg/kg sont atteints.
- En cas d’insuffisance respiratoire chronique, la surveillance pendant et après l’administration d’alfentanil devra être accrue.
- En cas d’hypothyroïdie non contrôlée, de rares cas de chutes tensionnelles ont été rapportés. En conséquence, la dose initiale sera diminuée et la surveillance post-opératoire devra être prolongée.
INTERACTIONS |
- Agonistes-antagonistes morphiniques (nalbuphine, buprénorphine, pentazocine) : diminution de l’effet antalgique par blocage compétitif des récepteurs, avec risque d’apparition d’un syndrome de sevrage (cf Contre-indications).
Déconseillées :
- Alcool : majoration par l’alcool de l’effet sédatif des analgésiques morphiniques. L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicules et l’utilisation de machines. Éviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l’alcool (cf Mises en garde/Précautions d’emploi).
- Naltrexone : risque de diminution de l’effet antalgique. Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.
Nécessitant des précautions d’emploi :
- Cimétidine : avec la cimétidine utilisée à des doses supérieures ou égales à 800 mg/j : augmentation de l’effet dépresseur respiratoire de l’analgésique opiacé par diminution de son métabolisme hépatique. Adapter la posologie de l’alfentanil en cas de traitement par la cimétidine.
- Diltiazem, érythromycine, fluconazole : augmentation de l’effet dépresseur respiratoire de l’analgésique opiacé par diminution de son métabolisme hépatique. Adapter la posologie de l’alfentanil en cas de traitement par érythromycine, fluconazole, diltiazem.
A prendre en compte :
- Autres analgésiques morphiniques agonistes (y compris les antitussifs morphiniques et les traitements de substitution), benzodiazépines, barbituriques : risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.
- Autres médicaments sédatifs (antidépresseurs sédatifs, antihistaminiques H1 sédatifs, anxiolytiques, hypnotiques, neuroleptiques, antihypertenseurs centraux) : majoration de la dépression centrale. L’altération de la vigilance peut rendre dangereuses la conduite de véhicule et l’utilisation de machines.
GROSSESSE et ALLAITEMENT |
Il n’y a pas actuellement de données fiables de tératogenèse chez l’animal.
En clinique, il n’existe pas de données pertinentes pour évaluer un éventuel effet malformatif ou foetotoxique de l’alfentanil lorsqu’il est administré pendant la grossesse.
En fin de grossesse, par analogie avec la morphine et ses dérivés, l’alfentanil est susceptible d’entraîner une dépression respiratoire chez le nouveau-né.
En conséquence, l’utilisation de l’alfentanil ne doit être envisagée au cours de la grossesse que si nécessaire.
Allaitement :
L’alfentanil peut être excrété dans le lait maternel. En conséquence, l’allaitement est contre-indiqué pendant les 24 heures suivant l’administration d’alfentanil.
CONDUITE et UTILISATION DE MACHINES |
EFFETS INDÉSIRABLES |
- De rares cas de dépression respiratoire secondaire survenant en période post-opératoire ont été rapportés (cf Mises en garde/Précautions d’emploi).
- Laryngospasme.
- Réaction d’hypersensibilité (en particulier anaphylaxie, bronchospasme, prurit, urticaire) et asystolie ont été rapportées chez des patients polymédicamentés au cours de l’anesthésie. Le lien de causalité avec l’alfentanil est donc incertain.
SURDOSAGE |
- Symptômes :
- Symptomatologie de l’intoxication morphinique se manifestant par une dépression respiratoire, allant d’une bradypnée à l’apnée, accompagnée ou non d’une rigidité musculaire.
- Traitement :
- Dans l’éventualité d’un surdosage avéré ou suspecté, la conduite à tenir est la suivante : arrêter l’administration d’alfentanil, assurer la perméabilité des voies aériennes, entreprendre une ventilation assistée ou contrôlée avec une oxygénation et maintenir une fonction cardiovasculaire adaptée. Si la dépression respiratoire est associée à une rigidité musculaire, l’administration d’un curare peut être nécessaire pour faciliter la ventilation assistée ou contrôlée. Le remplissage vasculaire, l’administration de vasopresseurs pour corriger l’hypotension artérielle et d’autres mesures d’assistance des fonctions vitales peuvent être utiles.
- En cas de dépression respiratoire sévère et de rigidité musculaire, un antagoniste morphinique, comme la naloxone, peut être administré par voie intraveineuse à titre d’antidote spécifique.
PHARMACODYNAMIE |
Antalgique, analgésique pur morphinique (N : système nerveux central).
Analgésique central puissant d’action rapide et brève possédant :- une puissance analgésique 7 fois moindre que celle du fentanyl ;
- un début d’action très rapide (¼ du fentanyl) ;
- une durée d’action très courte (1/3 du fentanyl) ;
- une dépression respiratoire dose-dépendante entraînant :
- la ventilation spontanée pour des doses inférieures à 12 µg/kg,
- la ventilation assistée avec ou sans intubation pour des doses supérieures à 12 µg/kg ;
- la ventilation spontanée pour des doses inférieures à 12 µg/kg,
- une durée d’analgésie dose-dépendante de plus longue durée que la dépression respiratoire.
L’alfentanil est compatible avec les agents utilisés habituellement en anesthésie : autres analgésiques, anesthésiques généraux et locaux, neuroleptiques, tranquillisants, curares, ganglioplégiques et substances vasomotrices diverses.
PHARMACOCINÉTIQUE |
Le faible degré d’ionisation (11 % à pH = 7,4) contribue significativement à la distribution rapide du produit. La distribution tissulaire est limitée : le volume total de distribution varie entre 0,4 et 1 l/kg, soit environ ¼ à 1/10 de celui du fentanyl. Comparé au fentanyl, le volume de distribution est limité du fait de sa moindre liposolubilité et de l’importance de sa liaison aux protéines plasmatiques (92 %) due principalement à une grande affinité pour l’alpha-1 glycoprotéine acide.
Le petit volume de distribution de l’alfentanil explique que sa demi-vie terminale d’élimination (moyenne : 90 min, extrêmes : 60-150 min) soit beaucoup plus courte que celle du fentanyl et du sufentanil, en dépit d’une extraction hépatique plus faible.
Il est à noter une demi-vie d’élimination plus rapide (45 min environ) chez l’enfant âgé de 1 an à 7 ans et plus longue (150 min environ) chez le nourrisson de moins de 1 mois.
Les diminutions de concentrations plasmatiques d’alpha-1 glycoprotéine acide, observées notamment en cas de dilution dans certaines chirurgies comme la chirurgie cardiaque, s’accompagnent d’une augmentation du volume de distribution et par conséquent de la demi-vie terminale.
L’alfentanil est principalement métabolisé dans le foie.
Les 2 voies métaboliques principales consistent au niveau du foie en une N-déalkylation oxydative et une O-déméthylation oxydative. Les métabolites sont inactifs et 70 à 80 % de ces métabolites sont éliminés dans les urines.
Seul 1 % de la dose administrée est retrouvé sous forme inchangée dans l’urine. La clairance plasmatique est d’environ 5 ml/min/kg.
Elle représente donc sa clairance métabolique et son élimination est surtout dépendante de l’intégrité de la capacité métabolique hépatocytaire. Le coefficient d’extraction hépatique de l’alfentanil, mesuré chez l’homme, est de 0,3 à 0,4. Des diminutions inter-individuelles du métabolisme de l’alfentanil ont été rapportées chez des patients indemnes d’atteinte de la fonction hépatique. L’incidence de ces altérations du métabolisme serait de l’ordre de 10 %.
Lorsque l’état d’équilibre est atteint après perfusion d’une durée <=3 heures, la demi-vie d’élimination demeure inchangée. Au-delà, elle est augmentée.
MODALITÉS DE CONSERVATION |
- Durée de conservation :
- 5 ans.
Conserver à une température inférieure à 25 °C.
- Après ouverture :
- Le produit doit être utilisé immédiatement.
PRESCRIPTION/DÉLIVRANCE/PRISE EN CHARGE |
Prescription sur ordonnance répondant aux spécifications fixées par l’arrêté du 31 mars 1999. | |
Médicament réservé à l’usage hospitalier. | |
Médicament pouvant être administré par tout médecin spécialisé en anesthésie-réanimation ou en médecine d’urgence dans les cas où il intervient en situation d’urgence ou dans le cadre d’une structure d’assistance médicale mobile ou de rapatriement sanitaire (article R. 5121-96 du code de la Santé publique). | |
AMM | 3400955460572 (1984 rév 01.10.2007) 1 mg/2 ml. |
3400955460862 (1984 rév 01.10.2007) 5 mg/10 ml. |
Collect. AP de Paris. |
JANSSEN-CILAG
1, rue Camille-Desmoulins. TSA 91003
92787 Issy-les-Moulineaux cdx 9
Info médic et Pharmacovigilance :
Tél (n° Vert) : 08 00 25 50 75 E-mail : medisource@its.jnj.com
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